La montée des eaux menace 280 millions de personnes
PARIS | (AFP) Des îles du Pacifique au delta du Gange, des centaines de millions de personnes risquent d’être chassées de chez elles par la montée des océans. Une fuite sans espoir de retour pour des « réfugiés climatiques » qui devront trouver une terre d’accueil.
Même si le monde parvenait à limiter le réchauffement de la planète à +2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, l’augmentation du niveau des mers pourrait submerger les foyers de 280 millions de personnes, selon un projet de rapport des experts du climat de L’ONU.
Même à +2 °C les calottes glacières continueront à fondre, et même si les scientifiques ne savent pas combien de temps ça prendra, à terme, cela signifie « plus de 4,5 mètres d’élévation du niveau de la mer, probablement six mètres », explique Ben Strauss, le patron de l’institut de recherche Climate Central.
« C’est suffisant pour effacer de la carte la plupart des villes côtières », poursuit le chercheur.
PLUSIEURS GRANDES VILLES
Selon ses recherches, une partie importante de la population de grandes villes se retrouverait sous l’eau, à Hong Kong (31 %), Shanghaï (39 %), Bombay (27 %), Calcutta (24 %), Amsterdam (92 %), Bangkok (42 %) ou Miami (43 %).
Là où ce sera techniquement et financièrement possible, certains aménagements pourront être réalisés pour éviter la submersion. New York envisage par exemple des travaux de protection qui coûteront des milliards de dollars.
Certaines communautés, notamment dans les régions polaires, risquent de toute façon d’« atteindre les limites de l’adaptation bien avant la fin du siècle » et certains États insulaires pourraient devenir « inhabitables », estime le projet de rapport de L’ONU examiné à Monaco hier.
INHABITABLES D’ICI 2050
Cette dernière prédiction pourrait se réaliser très rapidement. Selon une étude parue en 2018 dans la revue Science Advances, la plupart des milliers d’atolls tropicaux seront inhabitables d’ici à 2050. Non parce qu’ils auront disparu sous les eaux – ce qui ne devrait pas se produire avant 2100 ou 2150 –, mais parce que la fréquence des inondations marines provoquera la contamination de l’eau potable.