Le Journal de Quebec

« C’est la réalité »

- DOMINIQUE CAMBRON-GOULET

Se faire avertir par l’inde qu’il y a trop de plastique dans son papier, « c’est la réalité de tous les centres de tri », estime Gilbert Durocher, président de Rebuts solides canadiens (RSC), dont Recyclage de papiers MD est une filiale.

Il dit ne pas être au courant de la situation précise rapportée par le contremaît­re de soir de son centre de Châteaugua­y, mais dit que c’est une « préoccupat­ion de plusieurs pays en Asie de s’assurer que la matière entrante est de qualité ».

Le nettoyage des ballots est « demandé par les courtiers » à qui il vend son papier, assure M. Durocher, qui n’a pas voulu répondre à savoir s’il s’agissait d’un stratagème pour duper les douaniers des autres pays.

« Je ne peux pas effectivem­ent aller chercher les contaminan­ts à l’intérieur du ballot, convient-il. Mais ce que j’enlève à l’extérieur du ballot, c’est toujours ça de moins en pourcentag­e de contaminan­ts. »

Le président admet aussi qu’avec le manque de main-d’oeuvre, « c’est possible » que tous les ballots n’aient pas ce traitement.

Il n’a pas pu, jeudi, nous donner le pourcentag­e de contaminan­ts dans ses ballots de papier mixte. Selon Recyc-québec, ce taux est de 10 % en moyenne au Québec.

DIFFICILE DE RÉDUIRE LA VITESSE

« Ce n’est pas facile », avoue M. Durocher à propos de la vitesse du convoyeur, s’étonnant même que notre journalist­e ait réussi à endurer le travail pendant six jours. « Il y en a qui partent après une journée », rappelle-t-il.

Questionné à savoir s’il était réaliste que chaque employé sépare deux tonnes de matières par jour, M. Durocher a répondu que « non effectivem­ent ».

Mais réduire la vitesse du convoyeur serait difficile. « Il faut traiter le tonnage qui rentre. C’est possible [de réduire la vitesse], en ajoutant un quart de nuit. Mais on vit une pénurie de main-d’oeuvre et on a déjà de la misère à avoir un quart de soir », souligne le président de RSC.

SE MODERNISER

« Châteaugua­y, c’est un des centres de tri les plus anciens au Québec en termes de technologi­e. Il n’a jamais été modernisé », ajoute Gilbert Durocher.

Il s’est déjà engagé auprès des municipali­tés desservies à y investir 9,7 M$ pour moderniser les installati­ons. « Il va y avoir des séparateur­s balistique­s, des courants de Foucault et des lecteurs optiques pour trier les plastiques de différente­s catégories », promet M. Durocher.

Ces investisse­ments améliorero­nt le tri, mais le président admet qu’il faudrait y mettre encore plus d’argent pour avoir de meilleures matières. « Il faudrait que je triple la superficie de mon centre de tri, avance-t-il. Quand je parle de 9,7 M$, ça pourrait être bien plus, mais il faut y aller avec ses moyens aussi. »

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