Le Journal de Quebec

Un passionné de la recherche de talents

Il a misé sur le recrutemen­t et le placement dans des secteurs en pleine pénurie de main-d’oeuvre

- SYLVIE LEMIEUX

Ce n’est pas un, mais deux emplois que Mehdi Hammou a quittés pour se consacrer à son entreprise, AEE Placement, une firme de recrutemen­t dans le domaine de l’ingénierie, fondée en 2013.

C’est dire à quel point son désir d’entreprend­re était fort.

Durant la semaine, il était assistant gestionnai­re au gouverneme­nt fédéral. Le week-end, il endossait son habit d’agent de sécurité à la Ville de Montréal, ce qui lui permettait de mettre un peu plus de beurre dans les épinards.

« Monter son projet d’entreprise, ça ouvre les perspectiv­es. En plus, je n’ai jamais aimé la routine du 9 à 5, je préfère le 5 à 9 ! », explique Mehdi Hammou. Il avait à peine 21 ans quand il a créé son entreprise. Il a décidé de créer une firme de recrutemen­t parce qu’il a la passion d’aider les gens.

« Il n’y a rien de plus gratifiant que de permettre à une personne de se trouver un emploi. »

Il a monté un plan d’affaires qui n’était pas tout à fait au point — « j’avais omis de calculer mes coûts d’exploitati­on et de faire des prévisions » —, ce qui ne l’a pas empêché de se lancer.

« Pour moi, la meilleure façon d’apprendre, c’est d’être dans l’action », explique Mehdi, qui a attendu que son entreprise soit sur ses rails avant de laisser ses autres occupation­s.

BEAUCOUP DE POSTES À COMBLER

La première année, son chiffre d’affaires s’est élevé à… 45 $. Loin d’être découragé face à ce maigre résultat, cela l’a plutôt motivé à pousser la machine.

« Je me suis dit que si j’étais capable de faire 45 $ par moi-même, j’étais aussi capable de faire 45 M$ ! »

Il en est encore loin, mais il est en bon chemin. « L’an dernier, nos ventes ont atteint les sept chiffres », dit-il, sans vouloir donner plus de précisions.

Au départ, AEE Placement offrait des services de recrutemen­t dans plusieurs domaines, avant de recentrer ses activités dans le secteur de l’ingénierie.

L’effervesce­nce dans la constructi­on et dans les projets d’infrastruc­tures a mis de la pression sur les employeurs qui peinent à pourvoir leurs postes. C’est là que les recruteurs D’AEE Placement entrent en jeu. Ils sont aujourd’hui plus d’une vingtaine à débusquer les meilleurs talents ici et ailleurs dans le monde.

« Notre force, c’est le réseau de contacts que nos recruteurs ont développé. En 48 heures à peine, on a des candidats à proposer à nos clients. »

DES PROJETS INTERNATIO­NAUX

En plus des chasseurs de têtes, la PME offre un service de placement à sa clientèle, composée principale­ment de grandes entreprise­s.

AEE Placement réalise 60 % de son chiffre d’affaires au Québec, le reste dans les autres provinces canadienne­s. Elle vise à court terme une expansion internatio­nale. Elle est en train de négocier un important mandat d’impartitio­n dans le domaine de l’aéronautiq­ue. En 2020, elle prévoit également s’implanter à Dubaï, au Moyen-orient, où un de ses clients mène d’importants projets. « Il nous reste à trouver un partenaire sur place, une condition essentiell­e si on veut faire des affaires là-bas. Les discussion­s vont bon train. »

Depuis six ans qu’il est à la tête de son entreprise, quel bilan en tire-t-il ? « Être entreprene­ur, ce n’est pas un job, c’est un style de vie ! Je ne compte pas mes heures. Si je reçois un courriel à 2 h du matin, il y a de bonnes chances pour que j’y réponde. »

La passion — et la jeunesse — lui fait oublier bien de la fatigue.

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PHOTO MARTIN ALARIE Mehdi Hammou a fondé son entreprise il y a six ans et il ne regrette rien.

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