Une expertise pour des montres de plus de 200 000 $
Alexandre Beauregard et Simion Matei souhaitent transmettre leur savoir ici
Passionné d’horlogerie depuis toujours, Alexandre Beauregard est allé jusqu’à fonder sa propre marque de montres de luxe en 2014. Cinq ans plus tard, c’est lors du tout premier salon consacré à ces oeuvres à Montréal que le Québécois présentera sa nouvelle gamme de produits.
À 200 000 $, voire 250 000 $, les montres de l’horloger indépendant sont loin d’être à la portée de tous. Mais alors que l’économie québécoise roule à plein régime et que de plus en plus d’investisseurs étrangers élisent domicile à Montréal, M. Beauregard et le président fondateur du Salon de Montréal, Simion Matei, font le pari que la métropole est prête pour ce genre d’objets de luxe.
« On ne porte pas une montre pour savoir quelle heure il est. On a nos téléphones pour ça, ou on peut acheter une montre à 20 $ ! » lance M. Matei, qui s’attend à accueillir près de 400 personnes au salon, qui se déroulera les 27 et 28 septembre prochains au Club Saint-james.
« On porte et on collectionne les montres pour ce qui se trouve à l’intérieur. C’est pour l’amour du génie humain », explique l’homme d’affaires, président d’une société de gestion immobilière.
Il dit lui-même posséder pas moins d’une quinzaine de montres, dont le prix varie entre 700 et 8000 $. Une collection modeste qu’il souhaite agrandir.
Au salon, une dizaine de marques indépendantes suisses, allemandes, américaines et canadiennes seront mises de l’avant.
PRODUITS PRIMÉS
La gamme de prix des montres mécaniques présentées varie principalement de 1500 $ à 4500 $, mais des montres exclusives de haute horlogerie comme celles de M. Beauregard seront aussi en vedette.
Sa première collection, Dahlia, est sortie en novembre dernier. Le succès est déjà considérable compte tenu de la fourchette de prix, selon lui.
« C’est de la très haute horlogerie. Chaque pièce est unique. C’est une oeuvre d’art faite en Suisse, mais les pièces, elles, sont faites ici à Montréal », dit M. Beauregard, dont les montres ont récemment été primées au Grand Prix d’horlogerie de Genève (GPHG) et récompensées par un prix de design.
La semaine prochaine, il présentera sa seconde gamme de produits, nommée Lili, une autre collection de montres pour femmes.
CHANGER LA CULTURE
Les deux entrepreneurs espèrent que le Salon contribuera à accélérer un « changement de culture » concernant la montre.
Le Québec n’est tellement pas sur la map de l’horlogerie que de nombreuses marques de luxe n’ont même pas de magasins ici, préférant concentrer leur présence à Vancouver ou Toronto, par exemple.
« Les gens n’ont jamais été exposés à ça, historiquement. Ici, on a des montres de Michael Kors, du Rolex, mais pas grandchose d’autre. On ne connaît pas l’horlogerie indépendante », dit M. Matei. « On veut changer ça. » Le Salon de Montréal permettra donc aux horlogers d’entrer en contact directement avec les consommateurs, sans l’aide d’intermédiaires.