Le Journal de Quebec

L’AMBASSADE DE LA LANGUE

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Lu récemment dans une chronique du Journal : « Ce n’est pas (seulement) d’une ambassadri­ce que la langue française a besoin ». « L’utilisatio­n dans cette phrase du mot “que” au lieu du mot “dont” n’est-elle pas une erreur ? » demande un lecteur, P. Choquette. Eh bien... non.

Pourtant il faudrait dire et écrire « Madame X est l’ambassadri­ce dont la langue française a besoin ». « Dont » cache toujours la prépositio­n de.

Le pronom « dont » remplace le nom qui le précède.

Il représente une ou des personnes, une ou des choses. C’est un pronom (relatif) qui s’emploie pour « de qui », « de quoi », « duquel », « de laquelle », « desquels », etc. Exemple : Le livre dont il parle.

« Dont » remplace le livre. De quoi parle-t-il ? Il parle du livre. Mais l’emploi du pronom « dont » est interdit avec un nom précédé de la prépositio­n « de ».

Ainsi, on ne dira pas « c’est de ce livre dont il parle ».

Il s’agit en effet d’une forme redondante, la prépositio­n « de » étant déjà incluse dans le pronom « dont ». On veut garder la prépositio­n « de » ? C’est ici qu’intervient le pronom relatif « que ».

On dira « c’est de ce livre qu’il parle ». Et, pour revenir à la phrase mise en exergue par notre lecteur (« ce n’est pas [seulement] d’une ambassadri­ce que la langue française a besoin »), il est évidemment possible d’en retirer la prépositio­n « de » et de dire « ce n’est pas (seulement) une ambassadri­ce dont la langue française a besoin ».

Les deux formes sont correctes.

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