Le Journal de Quebec

Gros mandat pour Joël Bouchard

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Claude Julien l’a dit après le match de mercredi à Bathurst. Le Canadien ne pourra pas garder tous les joueurs qu’il a actuelleme­nt sous la main à la fin du camp d’entraîneme­nt.

La formation régulière compte 25 joueurs possédant des contrats de la Ligue nationale. Des jeunes prendront le chemin de Laval. On pense notamment à Cayden Primeau, Josh Brook, Jake Evans et probableme­nt Cale Fleury.

Ryan Poehling montrait, pour sa part, qu’il possédait les attributs pour jouer dans la grande ligue. Mais le voilà maintenant sur la touche en raison d’une commotion cérébrale. Ce mauvais coup du sort remet son statut en question pour le moment. Et, c’est bien dommage.

Jeudi soir, Nick Suzuki a ajouté son nom dans l’équation. Non, il n’est pas plus rapide, mais il sait drôlement quoi faire avec une rondelle. Il restera vraisembla­blement avec le Tricolore jusqu’à la fin du camp.

LA CLÉ : LE TEMPS DE JEU

Tous ces noms donnent l’espoir d’un avenir meilleur aux partisans. Certains diront qu’il ne faut pas les brûler. La clé est le temps de jeu. Poehling et Suzuki ne sont pas des joueurs de quatrième trio.

S’ils commencent la saison à Montréal, ils devront être utilisés pour la peine. Ce n’est pas en jouant dix minutes ou moins par match qu’ils pourront se mettre en valeur et s’améliorer. Ils devront être placés dans des conditions gagnantes.

S’ils sont assignés au Rocket, on va sans doute chialer. Mais on ne devrait pas trop tarder à les revoir au Centre Bell s’ils se développen­t bien.

FORMER AUSSI DES GAGNANTS

La nouvelle cuvée d’espoirs qui débarquera à Laval cette saison est intéressan­te. Joël Bouchard aura du matériel avec lequel travailler. Ce sera une bonne occasion pour lui de montrer son talent de formateur.

Mais il faudrait bien aussi que le Rocket gagne plus souvent qu’il ne perde et qu’il se qualifie pour les séries. On a beau dire que la priorité d’une équipe-école est de développer des joueurs pour le grand club, la victoire aide à faire des gagnants.

À cet égard, Patrick Roy a toujours dit que son bref passage avec les Canadiens de Sherbrooke, qu’il avait menés à la conquête de la coupe Calder en 1985, lui avait appris à gagner.

Il ne l’avait pas eu facile dans les rangs juniors avec les Bisons de Granby. Soumis régulièrem­ent à des bombardeme­nts en règle de 60 lancers ou plus, il n’avait pris part aux séries qu’une fois en trois ans avec les Bisons et ça s’était terminé en quatre matchs.

UNE FOIS EN SÉRIES EN HUIT ANS

Les filiales du Canadien n’ont rien cassé ces dernières années. Les Icecaps de Saint John’s, lors de la saison 2016-2017, ont été les seuls à se qualifier pour les séries au cours des huit dernières années.

Charles Hudon, Nikita Scherbak, Michael Mccarron, Jacob De La Rose et Sven Andrighett­o étaient parmi les choix au repêchage de l’organisati­on qui faisaient partie de cette équipe. On connaît leur histoire.

L’édition 2009-2010 des Bulldogs de Hamilton, dirigée par Guy Boucher, a été le dernier club-école du Canadien à remporter un championna­t de saison régulière. P.K. Subban, Max Pacioretty et David Desharnais, qui avait été embauché à titre de joueur autonome, étaient membres de cette équipe.

En séries, Subban avait été rappelé par le Tricolore pour combler la perte d’andrei Markov, qui avait été blessé dans un match de deuxième ronde contre les Penguins de Pittsburgh.

Les Bulldogs et le Canadien s’étaient tous deux avoués vaincus au troisième tour des séries. Les Bulldogs avaient aussi remporté le championna­t de leur division la saison suivante avant d’être éliminés à nouveau en finale d’associatio­n.

LE CARACTÈRE NE S’ACHÈTE PAS

Depuis ce temps, le club-école n’a pas produit grand-chose. Brendan Gallagher a été le seul à vraiment sortir du lot. Victor Mete se tire bien d’affaire. Les deux ont du caractère.

Sélectionn­és en cinquième et quatrième ronde respective­ment, Gallagher et Mete ont devancé des premiers choix comme Jared Tinordi, Nathan Beaulieu et Scherback, qui ont lamentable­ment échoué. Des flops pareils n’aident pas une organisati­on à renouveler ses effectifs. C’est un gros recul.

Le Canadien a la chance, aujourd’hui, de bien bâtir pour les prochaines années. Il ne doit pas rater son coup avec les Poehling, Suzuki, Fleury, Brook, Primeau, Fleury et Evans.

Le ballon est entre les mains de Joël Bouchard et ses adjoints. Et, il va sans dire, ces jeunes hommes devront y mettre du leur.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Joel Bouchard a prodigué des conseils à Nick Suzuki et Ryan Poehling lors du tournoi des recrues à Belleville.

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