Une famille pas comme les autres
SAINT-HYACINTHE | Une famille d’exception de la Montérégie qui met l’environnement au coeur de ses priorités a démontré qu’il était possible de bien récupérer en prenant le temps de lire les étiquettes et en changeant ses habitudes.
« C’est une question d’habitude au départ. C’est sûr que c’est plus compliqué que de tout mettre dans la poubelle », explique la mère de famille Donna Hein.
Pendant près deux mois, Le Journal a suivi la famille Hein-moreau. Les cinq membres devaient garder tout ce qu’ils déposaient dans le bac de recyclage. Ils ont finalement accumulé deux bacs verts remplis à ras bord de matières recyclables.
Le résultat de cette expérience est impressionnant et hautement au-dessus de la moyenne des familles québécoises, qui, selon Recyc-québec, recycle 63 % des matières recyclables.
Parmi les centaines d’objets déposés dans leur bac vert, à peine quatre auraient dû se retrouver à la poubelle.
Autre fait à souligner, aucun insecte, mais surtout aucune odeur, n’émanait des deux bacs, malgré les sept semaines d’accumulation.
DES MODÈLES
Mme Hein croit que c’est grâce à l’éducation qu’elle a reçue lorsqu’elle habitait en Colombie-britannique qu’elle est aujourd’hui aussi sensibilisée. Elle estime que la province de l’ouest canadien était avant-gardiste en matière de recyclage.
Et il s’agit d’une valeur qu’elle a transmise à son conjoint, puis à ses trois enfants.
« À la crèmerie, lorsqu’on arrive avec nos verres, ils nous reconnaissent », dit en riant Danaë Moreau.
Les deux adolescentes de la famille, âgées de 13 et de 16 ans, ne se gênent pas non plus pour reprendre des amis ou collègues de classe moins conscientisés à la cause.
« N’importe qui qui passe dans le corridor [de l’école] et qui ne le met pas [l’objet] dans le bon bac, je lui dis qu’il s’est trompé de bac, que c’est celui d’à côté. Ce n’est pourtant pas plus compliqué », ajoute l’ado de 13 ans.
Quant au plus jeune de la famille, Léandre Moreau, 10 ans, il a pris l’habitude de rapporter les boîtes à jus qu’il trouve sur son chemin et il les dépose dans le bac de recyclage.
Finalement, à la fin de l’année scolaire, les trois enfants retirent toutes les feuilles de leurs cartables, déchirent chaque page de leur agenda, pour s’assurer que le boudin du cahier ne se retrouve pas dans le bac de recyclage, et retirent les agrafes de chaque paquet de feuilles.
GÉNÉRATIONS FUTURES
Bien que la famille travaille fort pour restreindre son empreinte écologique, les enfants demeurent amers envers les générations précédentes.
« Déception et colère. Ce sont les futures générations qui sont mises en danger. La génération de mes grands-parents n’a pas pensé à leurs enfants et petits-enfants. C’est ça qui me déçoit le plus », analyse Alix Moreau, 16 ans.