Le Journal de Quebec

La fin d’une ère chez les Giants

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Après avoir étiré l’élastique au maximum avec Eli Manning, les Giants se sont enfin rendus à l’évidence. Le quart-arrière qui leur a rendu de fiers services il y a quelques années ne les amenait désormais nulle part, et il était grand temps de remettre les clés de l’attaque au jeune espoir Daniel Jones.

Ce qui s’avérait une évidence pour tout le monde fut simplement plus dur à accepter et à mettre en oeuvre chez les Giants. Après tout, Manning s’est forgé une place méritée parmi les immortels de l’équipe grâce à son sang-froid légendaire, qui a aidé la franchise à savourer deux de ses quatre titres de champions du Super Bowl.

Soit, mais ces deux conquêtes sont survenues au terme des saisons de 2007 et 2011. Depuis, une éternité s’est écoulée, et les Giants se sont qualifiés en séries une fois seulement.

TROP LONGTEMPS

Convaincus qu’ils pouvaient revivre de grands moments avec Manning, les dirigeants de l’équipe ont tout tenté. Ils ont remodelé son groupe de receveurs. Ils ont erré longtemps avec la ligne offensive, mais ont finalement investi pour tenter de corriger cette lacune persistant­e. Ils se sont même offert, il y a trois ans, une folle séance de magasinage sur le marché des joueurs autonomes afin de redresser leur défensive.

Ils ont changé deux fois d’entraîneur-chef, une fois de directeur général et trois fois de coordonnat­eur offensif (depuis 2015). Chaque fois, la philosophi­e était la même : Eli Manning est toujours l’homme de la situation, mais il faut mieux l’entourer.

Quand l’ex-entraîneur-chef Ben Mcadoo l’avait cloué au banc en 2017, j’étais de ceux qui disaient que le timing n’était pas bon. Pas parce que Manning performait, mais parce qu’il n’y avait aucune solution de rechange valable. Les Giants n’avaient jamais vraiment repêché de bons espoirs pour remplacer Manning et ils avaient confié le ballon à l’imbuvable Geno Smith.

Ce n’était pas le moment de tasser leur quart-arrière. Aujourd’hui, avec Daniel Jones à bord le temps est grandement venu.

PAS DE MIRACLE

Est-ce qu’il faut conclure que Jones sortira sur-le-champ les Giants de leur marasme ? Sans doute que non ! Sauf que le produit de l’université Duke doit prendre de l’expérience et gagner ses galons.

Jones demeure un cas intrigant puisqu’avant sa dernière campagne universita­ire, personne ne parlait de lui comme d’un choix potentiel de première ronde. Quand les Giants en ont fait le sixième choix au total, ils ont été lapidés sur la place publique.

Puis, en matchs préparatoi­res en août, Jones a tout cassé en complétant 85,3 % de ses passes pour 416 verges et deux touchés. Ses détracteur­s ont vite troqué les pierres pour des fleurs.

Il n’en demeure pas moins que Jones n’a encore rien prouvé. Les doutes sont encore permis sur la puissance de son bras et sur sa fougue dans le feu de l’action, mais le jeune homme semble démontrer une belle intelligen­ce du jeu et a géré de manière posée tout le brouhaha que son arrivée à New York a généré. Avec Manning, les Giants ne pouvaient plus espérer se hisser hors du ravin. Avec Jones, même si les résultats ne sont pas immédiats, il y a l’espoir d’un avenir meilleur.

Tout cela étant dit, Manning ne mérite certaineme­nt pas de se faire ridiculise­r. Il a connu de grands moments avec les Giants et a livré la marchandis­e sous pression. Son jeu actuel ne lui valait plus un poste de partant, mais sa carrière doit être saluée.

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 ?? PHOTO AFP ?? Après 15 ans comme quart-arrière des Giants, Eli Manning passe le flambeau à son dauphin Daniel Jones, aujourd’hui.
PHOTO AFP Après 15 ans comme quart-arrière des Giants, Eli Manning passe le flambeau à son dauphin Daniel Jones, aujourd’hui.
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