Le Journal de Quebec

Peu de vétérinair­es font l’évaluation de la dangerosit­é des chiens

- CATHERINE BOUCHARD

Presque la totalité des cliniques vétérinair­es de Québec n’est pas en mesure d’offrir l’évaluation de la dangerosit­é potentiell­e des chiens, contrairem­ent à ce que rapportait l’ordre des médecins vétérinair­es du Québec (OMVQ) en mai dernier.

Le 15 mai dernier, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, déposait son projet de règlement encadrant les chiens dangereux.

Elle affirmait notamment qu’une municipali­té avait le devoir d’exiger d’un citoyen l’évaluation de son chien par un vétérinair­e, à partir du moment où elle avait un soupçon du risque pour la santé ou la sécurité publique que représente l’animal.

Interrogé sur le nouveau règlement, L’OMVQ avait alors assuré que la majorité de ses membres étaient aptes à procéder à l’évaluation.

Le Journal a contacté 17 cliniques vétérinair­es de la Ville de Québec afin de vérifier si elles étaient en mesure de procéder à une telle évaluation. Deux cliniques seulement, Daubigny et Globalvet, à Beauport, offraient le service en collaborat­ion avec un comporteme­ntaliste.

Les autres cliniques nous ont simplement renvoyés vers leurs compétiteu­rs, la Ville ou le refuge Les Fidèles Moustachus.

Interrogée à ce sujet, la présidente de l’ordre est restée sur sa position, à quelques nuances près.

« Ce que l’on dit, c’est que c’est un acte qui peut être posé par des médecins vétérinair­es généralist­es, et on considère que l’idéal, pour la protection du public, c’est que ce soit des vétérinair­es qui le fassent », indique la Dre Caroline Kilsdonk.

COMPÉTENCE­S NÉCESSAIRE­S

Elle précise toutefois que le vétérinair­e appelé à évaluer la dangerosit­é doit avoir les compétence­s pour le faire.

« Pour être spécialist­e en comporteme­nt, ça prend une spécialisa­tion de trois à quatre ans à l’université, après les cinq ans de formation universita­ire en médecine vétérinair­e », poursuit-elle, ajoutant toutefois qu’il y a d’autres types de formations en la matière, et que cette spécialisa­tion n’est donc pas nécessaire pour évaluer un animal.

Dans une perspectiv­e de « protection du public », la présidente de L’OMVQ s’est dite ouverte à la collaborat­ion entre des vétérinair­es et d’autres profession­nels, comme des technicien­s en santé animale.

PÉNURIE

Par ailleurs, elle rappelle qu’il y a une pénurie qui sévit présenteme­nt dans la profession.

« Dans ce contexte, il y a des types de tâches qui en souffriron­t plus vite que d’autres. Comme ce règlement est en développem­ent, ça se peut que ça se fasse sentir dans le service », dit pour terminer la Drekilsdon­k.

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