Les cas d’exposition rapportés au CAPQ sont en hausse
Le nombre de cas total est passé de 465 pour la période du 17 octobre 2017 au 17 août 2018 à 628 pour l’année qui a suivi la légalisation du cannabis, soit du 17 octobre 2018 au 17 août 2019.
Lorsque les chiffres ci-dessus sont ventilés séparément, les cas d’exposition au cannabis consommé seul sont passés de 155 à 175.
Pour ce qui est de la consommation combinée avec d’autres substances, comme l’alcool ou des médicaments, les cas sont passés de 310 à 353.
L’augmentation est encore plus marquée en ce qui concerne les expositions touchant les enfants de 0 à 9 ans. Les cas rapportés sont passés de 19 à 34, soit une hausse de près de 79 %, pendant la même période.
La situation n’est pas à prendre à la légère, selon la Dre Maude St-onge, directrice médicale du Centre antipoison du Québec (CAPQ), qui vient également d’être nommée au Comité de vigilance sur le cannabis.
« Le nombre d’appels au Centre antipoison du Québec pour des cas d’exposition au cannabis seul a augmenté depuis la légalisation du cannabis. Il est difficile de déterminer s’il y a davantage d’expositions ou si les gens se sentent plus à l’aise de nous téléphoner », indique-t-elle.
APPEL À LA PRUDENCE
Par ailleurs, les produits comestibles et dérivés du cannabis doivent être légalisés et disponibles, au Canada, d’ici décembre.
Or, le gouvernement de François Legault a annoncé cet été que ces produits seront restreints au Québec, plus précisément ceux qui peuvent être attrayants pour les enfants. Les jujubes et chocolats au cannabis seront donc interdits.
Difficile pour le moment de savoir sous quelle forme se présenteront les produits comestibles qui seront autorisés dans la province.
Quoi qu’il en soit, le CAPQ appelle à la prudence.
« Nous dénombrons également plus de cas d’exposition chez les 0-9 ans alors que les produits comestibles ne sont pas encore légalisés, observe la Dre St-onge.
« Le cannabis, bien qu’il soit légal, n’est pas une substance banale. Il s’agit d’une substance psychoactive qui doit être placée hors de portée des enfants, et ce, même lorsque le cannabis est dans son contenant original. Les produits de consommation (ex. : jujubes, gâteaux, etc.) peuvent être attirants pour les enfants, et ceux-ci sont très sensibles aux effets toxiques du THC. »
En mai dernier, l’hôpital de Montréal pour enfants rapportait 26 cas d’intoxication liés au cannabis depuis la légalisation de ce dernier.
Parmi ces cas, neuf enfants étaient âgés de moins de 7 ans. Pour ce même groupe d’âge, avant la légalisation, le centre hospitalier observait un cas tous les trois ans environ.