Des investisseurs veulent la tête du PDG de Wework
AGENCE QMI | Les ennuis se poursuivent chez Wework, une entreprise américaine dans laquelle la Caisse de dépôt et placement du Québec a investi environ 1,3 milliard $.
Après le report de l’entrée en bourse mardi dernier de cette compagnie, son plus gros actionnaire, la japonaise Softbank, veut qu’adam Neumann, PDG de The We Company, la maison mère, quitte ses fonctions, a rapporté Bloomberg, hier.
Même si la majorité du conseil d’administration est favorable à SoftBank, Adam Neumann, en tant que cofondateur de The We Company, détient des actions à droit de vote spécial qui lui permettent de révoquer les administrateurs dissidents et d’éliminer toute contestation de son autorité, selon Reuters.
De son côté, Softbank pourrait menacer de ne pas soutenir l’introduction en bourse de We Co, maintenant prévu d’ici la fin de l’année. Elle pourrait aussi ne pas lui fournir un financement supplémentaire si Adam Neumann ne quitte pas son poste. Le holding japonais a déjà investi 10 G$ US pour renflouer la trésorerie de Wework, et envisageait de consacrer un milliard de dollars de plus à l’introduction en bourse.
Vendredi, Bloomberg avait rapporté que Wendy Silverstein, la codirectrice de ARK, qui est la branche immobilière de Wework, avait quitté son poste pour prendre soin de ses parents vieillissants. C’est dans cette filiale que la Caisse a investi 1,3 milliard $. Cet influx d’argent a gonflé jusqu’à 2,9 milliards $ US les sommes gérées par ARK, qui compte acheter des immeubles dans lesquels Wework est locataire.
Cet investissement de la Caisse est l’un de ses plus importants de l’année 2019. Il a été remis en question par certains, parce que Wework n’y a investi que 25 millions $ et que, malgré tout, c’est elle qui contrôlera ARK.
TOUJOURS DES PERTES
Créée en 2010 à New York, Wework n’a jamais dégagé de profit depuis ses débuts. Elle a essuyé une perte nette de 1,9 G$ US l’an dernier et présentait un déficit de 690 M$ US au premier semestre de l’année en cours.
La valeur de l’entreprise est passée de 47 G$ US lors de la dernière collecte de fonds en début d’année à moins de 20 G$ US la semaine dernière.
Avec ses cafés gratuits, ses canapés et ses cloisons vitrées, Wework est l’exemple le plus emblématique de lieux de travail partagé apparu dans les années 1990 et devenu ces dix dernières années l’une des grandes tendances de l’immobilier de bureaux. –