Le Journal de Quebec

Devrais-je faire un signalemen­t?

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J’ai été élevée par des parents qui n’étaient pas plus matures que leurs enfants et qui consommaie­nt diverses substances. Je suis la seule à s’en être sorti comme du monde. Mon frère végète d’un emploi à l’autre en fonction de ses périodes d’abstinence, et ma soeur se promène d’un gars à l’autre en fonction des hauts et des bas de sa vie.

Mère de deux enfants, une fille de 5 ans et un garçon de huit ans, nés de pères différents, elle manque du plus élémentair­e équilibre pour les élever. Je fais de mon mieux pour l’aider, mais dès qu’il entre un nouveau chum dans le portrait, elle fait tout pour m’écarter.

J’ai remarqué depuis quelque temps que sa petite de 5 ans avait l’air triste. Quand je pars, elle se colle sur moi en pleurant et en me suppliant de l’emmener. Je sais que son frère la bouscule et agit de façon autoritair­e avec elle, comme s’il était le petit boss de la maison. Quant à son nouveau chum, sa tête ne me revient pas.

Ces enfants sont élevés par une mère immature, et je crains pour leur avenir. Ce que nous avons enduré dans notre enfance me semble programmé pour se reproduire, et je ne sais pas quoi faire pour éviter le désastre annoncé, vu que ma soeur refuse de m’écouter. Selon elle, je vois du danger partout, alors qu’à ses yeux il n’existe pas. Elle est d’une inconscien­ce totale.

Est-ce que je m’en fais pour rien? Est-ce qu’une petite qui pleure et veut que je l’emmène avec moi fait un caprice d’enfant gâtée? Suis-je moumoune de voir un abuseur dans un gars qui profite de ma soeur et qui passe ses weekends assis devant la télé à boire sa bière et à fumer en présence des enfants? Vu que je ne parviens pas à réveiller ma soeur, ferais-je bien de contacter la DPJ pour faire un signalemen­t de maltraitan­ce sans avoir l’air de faire de la délation? Tante qui veut rester anonyme

Il me semble à première vu que ces enfants subissent une forme de maltraitan­ce en ce qu’ils vivent dans une famille où la mère néglige leurs besoins fondamenta­ux. On ne fait pas de la délation quand on vient en aide à des enfants en danger. Il faut rester proche de cette famille pour pouvoir étayer votre évaluation de la situation et surtout aider cette petite famille si besoin était.

Rien ne dit d’ailleurs que votre signalemen­t mènera à l’éclatement de la famille. Il existe à la DPJ tout un train de mesures qui peuvent être mises en place pour aider votre soeur dans sa tâche de mère et lui permettre de mieux la remplir.

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