Le Journal de Quebec

Fernand Marcotte croyait avoir été oublié

L’ancien boxeur sera intronisé ce soir à Montréal au Panthéon des sports du Québec

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AGENCE QMI | Fernand Marcotte croyait avoir été oublié du public. C’est donc avec fébrilité qu’il fera son entrée au Panthéon des sports du Québec, aujourd’hui.

« Pour moi, c’est très gros ! », a-t-il confié à la veille de son intronisat­ion.

L’ex-boxeur, cinq fois champion canadien qui a atteint le huitième rang mondial chez les poids moyens, sera immortalis­é à l’occasion du 29e gala présenté à Montréal avec d’autres grands noms qui complétero­nt cette cuvée : Richard Legendre, Bernard Parent et Pierre Pilote.

Visiblemen­t en forme à 70 ans, Marcotte personnifi­e toujours l’un des personnage­s les plus légendaire­s du monde de la boxe d’ici, lui dont la carrière s’est étalée sur plus de 25 ans.

Le duel phare de son illustre carrière fut sans contredit son choc du 11 février 1979 à Miami. Ce soir-là, au Convention Center, il avait rendez-vous avec « Sugar » Ray Leonard, une étoile de la boxe. Ce souvenir est toujours frais en mémoire.

« La sensation que tu éprouves lorsque tu quittes ta chambre pour monter dans le ring contre le meilleur boxeur au monde… c’est quelque chose, raconte-t-il avec nostalgie. Il y en avait des bons, mais “Sugar” était bon et rapide. Est-ce que je pensais aller au tapis contre lui ? Jamais. »

Leonard, qui faisait ses débuts chez les moyens, l’a emporté par K.-O. technique au huitième pour demeurer invaincu en 19 combats. À 149,5 lb, le favori de la foule disait vouloir se tenir loin de Marcotte pendant le combat, puisqu’il lui concédait 6 lb.

L’américain l’a atteint d’un solide crochet droit et bien qu’il soit parvenu à se relever au compte de 8, l’arbitre Jay Edson a mis fin au combat. Il est le premier à avoir envoyé le pugiliste de Québec au tapis.

Marcotte a vécu d’autres combats épiques contre les Donato Paduano (verdict nul en 1971, défaite en 1972), Jean-claude Leclair (victoire par K.-O en 1978), Gérald Bouchard (défaite et victoire en 1978) et Eddie Melo (un gain, un revers et un nul), qu’il a affronté à trois reprises entre 1978 et 1980.

« Melo venait de Toronto et moi, je viens de Québec. On a rempli le Forum ! », se souvient-il.

AVEC DE NIRO ET ALI

Marcotte a aussi côtoyé deux grands à l’extérieur du ring. Tout d’abord, il a fait connaissan­ce avec le célèbre comédien Robert De Niro, avec lequel il a enfilé les gants le temps d’une audition pour le film Raging Bull du réalisateu­r Martin Scorsese, en 1980. Puis, il a partagé un gymnase avec Mohammed Ali, à New York.

« On se changeait dans la même salle. Il était tout un spécimen ! C’était un gentleman. »

Ce soir, lorsqu’il sera admis au Panthéon des sports, Marcotte aura une pensée pour celui qui l’a accompagné tout au long de sa carrière.

« La première personne à laquelle je vais penser, c’est mon père. Oui, je voulais [réussir]. Mais il m’a beaucoup aidé. Il m’a appris le respect. »

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PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC Fernand Marcotte lors d’un gala de boxe au Centre Vidéotron en novembre 2015.

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