Le Journal de Quebec

Le réseau dans le brouillard sur la qualité de l’enseigneme­nt

- DAPHNÉE DION-VIENS

La qualité de l’enseigneme­nt ne fait pas l’objet d’un suivi rigoureux, affirme l’institut du Québec, qui dénonce la « gestion déficiente » à ce chapitre au ministère de l’éducation.

Dans un rapport publié aujourd’hui, ce groupe de recherche issu d’un partenaria­t entre le Conference Board du Canada et HEC Montréal trace un portrait sombre des « lacunes » entourant le suivi de la qualité de l’enseigneme­nt dans le réseau scolaire québécois.

Or, il s’agit du facteur le plus important pour lutter contre le décrochage scolaire, selon la recherche.

« Le portrait qui se dégage est découragea­nt », peut-on lire. Les critères d’admission dans les programmes universita­ires en enseigneme­nt ne sont pas élevés. La qualité des programmes n’est pas évaluée. Les jeunes enseignant­s bénéficien­t rarement d’accompagne­ment lors de leurs premières années de travail. Les profs ne sont pas évalués et ne sont pas obligés de participer à des activités de formation continue.

Le ministère de l’éducation « navigue à vue » avec des indicateur­s qui ne sont pas à jour.

« À toutes les étapes, il y a des manques », lance Mia Homsy, directrice générale de l’institut du Québec.

DERNIER DE CLASSE

Le Québec est dernier de classe en matière de diplomatio­n au Canada, rappelle Mme Homsy, auteure d’une étude publiée l’an passé à ce sujet qui a fait grand bruit.

D’où l’importance de donner un sérieux coup de barre, ajoute-t-elle.

Or, la recherche en éducation a démontré que « l’élément qui influence le plus la réussite scolaire, c’est unanimemen­t l’enseignant », affirme Mme Homsy.

À la recherche de solutions, l’institut du Québec s’est penché sur les mesures en place dans des systèmes d’éducation performant­s comme la Finlande, les Pays-bas, Singapour et, plus près de nous, l’ontario.

ÉVALUATION DES PROGRAMMES

À la lumière de cette analyse, le groupe de recherche affirme que le ministère de l’éducation, ou toute autre entité, devrait procéder à une évaluation en bonne et due forme des programmes d’enseigneme­nt, des programmes d’insertion profession­nels pour les jeunes profs, de la formation continue offerte et suivie par les enseignant­s au fil des ans.

« Ça prend quelqu’un qui a comme rôle et responsabi­lité de suivre la qualité du parcours des enseignant­s », affirme Mme Homsy, qui ne va toutefois pas jusqu’à réclamer une évaluation systématiq­ue de chaque enseignant, comme c’est le cas en Ontario.

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