Le Journal de Quebec

Toujours aussi peu d’hommes enseignant­s

Malgré une légère améliorati­on l’an dernier, l’écart entre les genres demeure

- MARC-ANDRÉ GAGNON

L’écart entre les genres au sein de la profession enseignant­e demeure important : malgré une légère améliorati­on l’année dernière, on compte aujourd’hui 5500 femmes de plus, mais 600 hommes de moins dans les écoles du Québec par rapport à 2010.

Des données publiées par le ministère de l’éducation à la suite d’une demande d’accès à l’informatio­n révèlent en effet que le nombre d’enseignant­es, en tenant compte du personnel permanent et non permanent, est passé de 94 614 lors de l’année scolaire 2010-2011 à 100 154 en 2017-2018.

Chez les hommes, le nombre est passé de 33 440 à 32 807 durant cette même période.

La situation semble toutefois être en voie de s’améliorer : on comptait 426 enseignant­s masculins de plus en 2017-2018 par rapport à l’année précédente. Mais pendant ce temps, 2627 enseignant­es se sont ajoutées, une hausse plus marquée.

Globalemen­t, le nombre de femmes représente toujours 75 % de la profession (+ 1 %) par rapport à 2010-2011, et le nombre d’enseignant­s de sexe masculin, 25 % (- 1 %).

En enseigneme­nt secondaire, c’est plutôt une baisse qui a été observée : on compte au tableau 2153 femmes de moins, et 1374 hommes de moins en 2017-2018 que sept années auparavant.

En revanche, au niveau primaire, on dénombrait à la dernière année de référence près de 1500 enseignant­s de sexe masculin de plus qu’en 2010-2011.

Sur la même période, toutefois, 7609 femmes de plus se sont ajoutées au même niveau.

VALORISER LA PROFESSION

Selon Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt (FSE-CSQ), ces données montrent qu’il y a encore beaucoup à faire pour valoriser et rendre la profession plus attrayante, notamment pour les hommes.

« Les enseignant­s du Québec sont les moins bien payés », a rappelé Mme Scalabrini. La syndicalis­te dénonce depuis longtemps une forme de « discrimina­tion systémique » dans le milieu.

« C’est une profession à prédominan­ce féminine où on n’a jamais réglé en matière d’équité salariale. Les conditions sont de plus en plus difficiles et les enseignant­s ne sont pas payés à leur juste valeur », regrette-t-elle.

« REDOUBLER D’EFFORTS »

Au cabinet du ministre de l’éducation, Jean-françois Roberge, on considère que les variations demeurent somme toute plutôt faibles.

« On le reconnaît, c’est loin d’être suffisant. Il faut redoubler d’efforts pour recruter davantage d’hommes, mais aussi de femmes, dans la profession enseignant­e », a indiqué l’attaché de presse du ministre Roberge, Francis Bouchard.

« On travaille beaucoup pour valoriser la profession et élargir les voies d’accès à la profession enseignant­e, sans pour autant baisser les exigences », a-t-il ajouté.

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Le nombre d’enseignant­es représente toujours 75 % de la profession par rapport à 2010-2011, et le nombre d’enseignant­s, 25 %. PHOTO ADOBE STOCK

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