Des menaces après la crainte de prison
Une jeune Montréalaise qui a participé à la violente attaque sur deux policiers dit aussi avoir reçu des menaces pour avoir contribué à l’identification d’autres suspects.
« [Mélina Geoffroy] a collaboré avec les policiers de façon un peu naïve, ce n’était pas pour incriminer d’autres personnes ; depuis, sa sécurité est en jeu », a affirmé son avocate, Claude Berlinguette.
Geoffroy, 20 ans, était de retour en cour hier afin de recevoir sa sentence pour avoir frappé un policier en civil et lui avoir causé des lésions, le mois passé.
COMPLICE
Lors de l’événement, la femme était attablée à une terrasse quand elle a vu un attroupement. Cellulaire en main pour filmer la scène, elle s’est dirigée vers le groupe pour constater que deux frères policiers en civil se faisaient tabasser.
Les vidéos de l’événement montrent une scène violente, où les policiers tentent de calmer le jeu avant d’être frappés, puis projetés au sol et roués de coups.
« Mme Geoffroy a donné quelques coups de pied à l’un des policiers au sol », avait expliqué la Couronne.
Prise de remords, la femme s’est dénoncée à la police.
« Un policier lui a demandé de lui donner son cellulaire, elle croyait bien faire », a expliqué Me Berlinguette.
Sauf que la vidéo filmée par Geoffroy a permis d’identifier d’autres suspects qui ont été arrêtés et accusés.
« Elle a été victime de menaces, elle a très peur », a-t-elle dit.
Lors de la dernière audience, les parties avaient annoncé qu’elles proposeraient des travaux communautaires. Mais la Couronne a depuis fait volte-face, et compte réclamer une peine de prison.
« La durée est drastique si l’on compare à la suggestion, a commenté la défense. Nous essayons de trouver un terrain d’entente, c’est toujours notre objectif d’éviter l’incarcération à Mme Geoffroy. »
La Couronne, de son côté, n’a pas souhaité commenter.
Le dossier reviendra à la cour le mois prochain, pour les plaidoiries sur la peine.