Le Journal de Quebec

Les leçons à tirer de la faillite d’un voyagiste

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Tout indique que la faillite du voyagiste britanniqu­e Thomas Cook n’aura pratiqueme­nt aucune répercussi­on pour les voyageurs québécois. Mais, ils devraient en tirer des leçons.

Dans la nuit de dimanche à lundi, quelque 600 000 touristes ont été abandonnés à leur sort aux quatre coins du monde. Cette situation fait réfléchir nombre de consommate­urs québécois.

« La déconfitur­e de Thomas Cook ne devrait pas décourager les Québécois à faire affaire avec une agence de voyages. Au contraire ! », affirme Charles Tanguay, porte-parole de l’office de la protection du consommate­ur (OPC).

Ce dernier rappelle le cas de la faillite récente de Wow Air. En mars, ce transporte­ur islandais à bas prix a déposé son bilan : plus de 4000 voyageurs se sont retrouvés bloqués à l’étranger, dont de nombreux Québécois. Plusieurs ont dû allonger leur séjour et payer le gros prix pour un billet de retour. Ceux qui ont fait affaire avec une agence de voyages ayant un permis du Québec ont été remboursés par le Fonds d’indemnisat­ion des clients des agents de voyages.

Mais pas tous. Certains, qui avaient acheté leur billet directemen­t auprès de Wow Air, ont dû se dépatouill­er auprès de l’émetteur de leur carte de crédit.

La Loi de la protection du consommate­ur (LPC) prévoit des mécanismes de rétrofactu­ration lorsque le consommate­ur n’a pas obtenu le service pour lequel il a payé. Mais, parfois, c’est plus simple de se faire rembourser par son assurance voyage.

PLUS COMPLIQUÉ À L’ÉTRANGER

Mais que se passe-t-il, par exemple, si un consommate­ur québécois achète son billet à Londres pour un vol aller-retour vers Prague, et que son transporte­ur ou son voyagiste fait faillite ? C’est là que ça se corse.

S’il l’a acheté chez un voyagiste britanniqu­e comme Thomas Cook, ou directemen­t auprès d’un transporte­ur, comme Ryanair, et que la faillite survient alors qu’il est à Prague, il devra acheter un nouveau billet de retour. Il devra par la suite effectuer de multiples démarches pour se faire rembourser auprès de l’émetteur de sa carte de crédit ou de son assureur. Pas certain, dans ce cas, que la rétrofactu­ration s’applique, même s’il s’agit d’un contrat conclu à distance, car la transactio­n a été effectuée hors des frontières du Québec.

Mais, et c’est peu connu, s’il a acheté son billet en ligne ou par téléphone chez un voyagiste québécois, même depuis Londres (ou partout ailleurs dans le monde), et si cette agence de voyages détient un permis québécois, il est couvert par le Fonds d’indemnisat­ion !

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