Le Journal de Quebec

Le président rejette du revers de la main la destitutio­n

Il a qualifié de « blague » la procédure lancée hier par ses rivaux démocrates

- ANTOINE LACROIX

Le président des États-unis, Donald Trump, a balayé du revers de la main toute irrégulari­té après la publicatio­n de son échange téléphoniq­ue controvers­é avec son homologue ukrainien, qui lui vaut une procédure de destitutio­n.

« Une destitutio­n pour ça ? C’est une blague ! » a lancé le 45e président américain hier, lors d’une conférence de presse très attendue à New York.

Quelques heures auparavant, le contenu de la discussion entre lui et Volodymyr Zelensky a été rendu public.

Dans cette conversati­on, considérée comme « accablante » par les démocrates, M. Trump mentionne qu’il aimerait « que vous [M. Zelensky] nous rendiez un service ».

Après avoir souligné que son pays « a été très très bon à l’égard de l’ukraine » sans que cela ait été « forcément réciproque », Donald Trump évoque Joe Biden, parmi les favoris de la course à l’investitur­e démocrate pour la présidenti­elle de 2020, et les affaires en Ukraine de son fils Hunter.

« Beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, donc cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus », dit-il à M. Zelensky.

Le chef républicai­n propose à son homologue ukrainien de travailler en coopératio­n avec son avocat, Rudy Giuliani, « un homme très respecté », et avec le ministre américain de la Justice, Bill Barr, et il précise que les deux juristes vont se mettre en contact avec lui prochainem­ent.

COMME UN MAFIEUX

Or, dans cette conversati­on, M. Trump ne brandit pas de menace concrète et ne propose pas directemen­t de contrepart­ie.

Le milliardai­re a assuré que cet échange était parfaiteme­nt « anodin » et qu’il n’avait exercé « aucune pression » sur M. Zelensky.

Les démocrates ne voient pas du tout cela du même oeil, estimant plutôt qu’il s’agit d’une tentative de nuire à un adversaire politique et que cela reflétait « sans ambiguïté un abus choquant et accablant de la fonction présidenti­elle pour un gain politique personnel ».

« C’est comme cela qu’un chef mafieux parle : “Qu’avez-vous fait pour nous ? Nous en avons tellement fait pour vous, mais cela n’est pas très réciproque. J’ai un service à vous demander” », a estimé l’un de leurs leaders, le représenta­nt Adam Schiff, au lendemain du lancement des procédures de destitutio­n du président des États-unis.

LANCEUR D’ALERTE

Hier, les élus démocrates de la Chambre des représenta­nts tentaient d’organiser l’audition d’un lanceur d’alerte, membre des services de renseignem­ent, à l’origine du scandale.

Ils doivent également entendre aujourd’hui le directeur du renseignem­ent national, Joseph Maguire, qui avait refusé de leur transmettr­e le signalemen­t rédigé par cet agent.

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PHOTOS AFP Le président américain Donald Trump s’est défendu hier d’avoir agi de manière abusive en demandant dans une conversati­on téléphoniq­ue, dont le contenu a été rendu public ( en mortaise), à son homologue ukrainien d’enquêter sur un adversaire politique.
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