Un autre vote controversé à L’ancienne-lorette
Gaétan Pageau soulève un nouveau conflit d’intérêts potentiel
Le conseiller de L’ancienne-lorette Gaétan Pageau invite la Commission municipale du Québec à visionner la séance houleuse du conseil, mardi soir, au cours de laquelle le maire Émile Loranger a une fois de plus participé à un débat qui le concernait.
Ironiquement, le maire a présenté ses excuses durant la même soirée pour s’être placé en situation de conflit d’intérêts lors de la séance du 11 décembre 2018 à l’hôtel de ville.
« Je reconnais que je n’aurais pas dû voter sur ces propositions », a-t-il déclaré, au sujet d’une demande d’enquête le concernant à la suite d’une plainte de harcèlement psychologique contre lui.
« Le sujet traité me plaçait dans une situation où j’étais susceptible de devoir faire un choix entre un intérêt personnel et celui de la municipalité », a reconnu celui qui s’expose à une suspension sans salaire de 60 à 90 jours.
Un peu plus tôt dans la soirée, mardi, Émile Loranger a pourtant commis un geste qui s’apparente à celui de décembre 2018, selon le conseiller Pageau, un opposant du maire.
M. Pageau a proposé la tenue d’un vote pour contraindre le maire à rembourser une facture d’avocats de 747 $ assumée par la Ville, pour des représentations devant la Commission d’accès à l’information. La Ville et le maire – qui a fait une demande d’intervention à titre personnel dans le dossier – contestent une demande d’accès de TVA, qui cherche à obtenir des documents en lien avec la plainte de harcèlement psychologique.
LORANGER SE DIT « CONTRE »
Outré, M. Loranger n’a pas manqué de signaler aux autres conseillers qu’il était « contre » le remboursement d’une partie de la facture lors d’un long débat enflammé. Il a toutefois perdu cette bataille puisque tous les élus du conseil, même ceux qui le soutiennent habituellement, ont voté contre lui.
Au lendemain de l’incident, M. Pageau était encore estomaqué. « Je trouve que c’est paradoxal. L’attitude de M. Loranger, dans le contexte, ça m’a surpris. Il dit une chose et fait son contraire. Les bottines ne suivent pas les babines », a-t-il exprimé hier.
Mardi soir, M. Pageau avait dit espérer, en pleine séance, que la ministre des Affaires municipales Andrée Laforest et la Commission municipale du Québec soient « à l’écoute ». « M. Pageau, laissez donc la ministre s’occuper des vrais problèmes », avait rétorqué le maire Loranger.
Selon l’article 6 de la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale, un élu d’une municipalité doit éviter d’agir ou d’influencer ou de tenter d’influencer la décision des autres élus de façon à favoriser ses intérêts personnels.