Une campagne sans suspense
À moins d’un revirement inattendu, il serait étonnant que le paysage politique fédéral de la grande région de Québec subisse d’importants changements le soir du scrutin. Et les partis semblent l’avoir compris.
Signe que les principaux partis y croient au vote plutôt cristallisé, peu de chefs ont visité la grande région de Québec jusqu’à présent. On n’a pas vu le chef libéral Justin Trudeau ni le néo-démocrate Jagmeet Singh, qui est venu rencontrer le maire Régis Labeaume peu avant la campagne.
Le chef du Bloc, Yves-françois Blanchet est celui qui sera venu le plus souvent. Il a lancé sa campagne à Québec, le 11 septembre, et sera de retour aujourd’hui.
Chez les conservateurs, Andrew Scheer a pour sa part fait un saut dans la capitale, hier. On peut toutefois supposer qu’il a voulu profiter de sa visite à Saguenay, où les bleus conservateurs espèrent faire des gains, pour effectuer cette visite de courtoisie à Québec.
Les conservateurs, portés par la popularité de Gérard Deltell, ne se sentent pas menacés dans la région. Ils n’ont pas non plus démontré beaucoup d’appétit jusqu’à maintenant pour ravir les deux comtés remportés par les libéraux en 2015.
Joël Lightbound et Jean-yves Duclos, députés sortants dans Louis-hébert et dans Québec, ont pour leur part fait bonne figure dans l’ensemble.
Malgré tout, M. Duclos pourrait voir son siège menacé par une lutte à trois. En 2015, le vote y avait été plutôt divisé entre le PLC (28,8 %), le NPD (26,8 %) et le PCC (22,2 %).
La présence de la vedette bloquiste Christiane Gagnon pourrait cette fois venir brouiller les cartes.
Le fait que l’organisation ait été démobilisée depuis de nombreuses années à Québec n’aide toutefois pas la candidate. Le même problème touche le NPD, dont la machine a tardé à s’activer.
Des candidats ont pu être recrutés dans sept comtés, dont un seul visible, Tommy Bureau dans Québec. Mais de façon générale, c’est le grand vide, comme l’exprimait récemment l’ex-député Raymond Côté, qui est toujours président de l’association du NPD dans Beauport-limoilou.
Sur la Rive-sud, où les conservateurs ont tout raflé en 2015, le seul comté à surveiller s’avère celui où règne Maxime Bernier depuis 2006. On verra si les gens le suivront comme chef du Parti populaire du Canada, lui qui avait toujours représenté les conservateurs auparavant, comme son père l’a fait avant lui pendant 13 ans et jusqu’en 1997.
LISTES D’ÉPICERIE
Signe que les enjeux régionaux sont plutôt absents pendant cette campagne, le maire de Québec n’a pas cru bon de présenter de liste d’épicerie. L’élu a l’intention d’effectuer quelques sorties sur des enjeux particuliers, plus ciblés, mais n’entend pas réclamer de projet d’infrastructure majeur. M. Labeaume a obtenu le financement pour le réseau de transport structurant, sa priorité. Il attend toujours de connaître l’impact d’un troisième lien pour la Rive-Nord avant de se prononcer. Quant à son homologue de Lévis, sans surprise, Gilles Lehouillier a fait de ce tunnel Québec-lévis sa priorité. On ne connaît toutefois pas encore les coûts de ce projet, par conséquent, il est encore tôt pour réclamer un engagement ferme des partis.
Le maire de Lévis a aussi parlé du pont de Québec, de mesures pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre, et de la Davie. Rien de flamboyant là non plus.
Peu de chefs ont visité la grande région de Québec jusqu’à présent