Comme chez RONA, c’est la guerre au sein de BMR
Il n’y a pas que chez RONA que la colère gronde parmi les magasins affiliés. Les quincailleries BMR viennent d’expulser de leurs rangs une dizaine de magasins... dont ceux de l’ex-pdg du groupe pendant près de 20 ans, Yves Gagnon.
Ce dernier a dirigé BMR de 1995 jusqu’à son rachat par La Coop Fédérée, en 2015. Il est aujourd’hui persona non grata au sein de la chaîne.
À l’instar de Matériaux de Construction Létourneau, présents dans la région de Sherbrooke, ses huit magasins répartis un peu partout au Québec viennent de se faire montrer la porte.
«BMR a décidé de mettre fin à la relation pour des raisons de différends en termes de valeur et de positions pour les deux entreprises», explique en entrevue au Journal Stéphanie Couturier, v.-p. des communications de BMR.
Elle reconnaît que le geste posé par l’entreprise face à ses affiliés est pour le moins inhabituel, surtout en ce qui concerne son EX-PDG.
«On a pris cette décision en connaissance de cause, et on l’assume. Au fil des années, nos idées ont différé. »
UNE ÉPINE DANS LE PIED
En coulisse, des acteurs de l’industrie soutiennent que le Groupe Yves Gagnon dérangeait la direction du réseau de 300 quincailleries depuis son rachat.
«La Coop fédérée, c’est un gros camion qui prend du temps à bouger. Depuis deux ans, le groupe Gagnon remet en question le leadership et certaines décisions d’affaires. La haute direction a préféré perdre de l’argent et se défaire de cette épine dans le pied», indique-t-on.
Dans le cas des magasins Létourneau, également, le courant ne passait pas avec BMR.
«Dès le début, les magasins Létourneau ont regretté l’acquisition. C’était un mariage de raison avec La Coop fédérée, mais ç’a créé des remous», indique un acteur de premier plan de l’industrie.
Celle qui dirige aujourd’hui le Groupe Yves Gagnon, sa fille Geneviève Gagnon, a préféré ne pas nous accorder d’entrevue en raison de «contraintes contractuelles qui l’empêchent de commenter».