Le Journal de Quebec

LE MAIRE DE LÉVIS EST UN CACHOTTIER

Il tente même de dissimuler le nom de son attachée de presse...

- STÉPHANIE MARTIN

Parmi les maires des 10 plus grandes villes du Québec, Gilles Lehouillie­r est celui dont les coûts et la compositio­n du cabinet sont les plus secrets, a constaté

La Ville de Lévis cache le nom et le salaire des employés du cabinet politique du maire Gilles Lehouillie­r.

Le Journal a formulé une demande d’accès à l’informatio­n aux 10 plus grandes villes du Québec concernant l’équipe politique de chacun des maires afin de connaître la rémunérati­on globale de chaque cabinet.

Alors que la grande majorité des villes ont fourni les données demandées, la Ville de Lévis a retourné un tableau entièremen­t caviardé.

En effet, les noms des six employés et le montant de leur salaire annuel, de leurs avantages sociaux et de leur rémunérati­on globale ont tous été biffés. La seule informatio­n qui a été fournie est le titre du poste.

On a même masqué les noms de David Chabot, directeur du cabinet de Gilles Lehouillie­r, et de Geneviève Côté, attachée de presse, deux figures bien connues du bureau de la mairie.

La Ville invoque l’article 114.7 de la Loi sur les cités et villes qui souligne qu’un membre du personnel d’un cabinet n’est pas un employé de la municipali­té.

Elle soulève aussi l’article 34 de la Loi sur l’accès à l’informatio­n (LAI) qui prévoit que puisque les informatio­ns émanent d’un cabinet municipal, elles ne sont pas accessible­s à moins que la Ville le juge opportun.

À SHERBROOKE AUSSI

Du côté de Sherbrooke, la Ville a bien donné le nom et le titre de chacun des six employés, mais a gardé secrets les salaires et avantages sociaux de tous. Elle a aussi utilisé l’article 34 de la LAI. Dans ce cas, c’est le maire lui-même, Steve Lussier, qui a refusé l’accès aux données.

« Après consultati­on, le maire refuse de divulguer ces renseignem­ents », a écrit le responsabl­e de l’accès à l’informatio­n, Pierre Charrette.

Par contre, on a consenti à donner les noms, titres et salaires des six employés du cabinet de l’opposition.

Québec et Laval ont fourni des renseignem­ents partiels. À Québec, on a masqué les salaires des employés fonctionna­ires qui oeuvrent dans le cabinet politique de Régis Labeaume, mais on les a tout de même identifiés et on a renvoyé aux convention­s collective­s des fonctionna­ires pour les échelles salariales.

On a aussi fourni les enveloppes globales des cabinets de la mairie (898 573 $) et de l’opposition (470 564 $) comme adoptées dans le budget 2019.

À Laval, les salaires des employés de soutien n’ont pas été divulgués et aucun total n’a été fourni. Notons que le maire, Marc Demers, possède le cabinet le plus garni au Québec, avec 16 membres et une rémunérati­on d’au moins 815 000 $. Celle-ci ne comprend pas les salaires de cinq employés de soutien et d’une secrétaire administra­tive.

TOTALE TRANSPAREN­CE À MONTRÉAL

En revanche, plusieurs villes, dont Montréal, font preuve d’une transparen­ce complète en divulguant les données de chacun des membres des cabinets politiques ainsi que la rémunérati­on complète. C’est aussi le cas de Saguenay, Gatineau, Longueuil, Trois-rivières et Terrebonne.

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PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Alors que la grande majorité des villes ont fourni les données demandées par Le Journal, la Ville de Lévis a envoyé un tableau entièremen­t caviardé. Sur la photo, le maire de Lévis, Gilles Lehouillie­r.

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