Le Journal de Quebec

L’université Laval toujours abonnée aux énergies fossiles

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Alors que l’université Laval multiplie les initiative­s en matière d’urgence climatique, elle n’a toujours pas adopté son plan concernant le retrait de ses investisse­ments dans les énergies fossiles. La direction promet toutefois des résultats d’ici la fin 2019.

« Le temps n’est plus aux excuses. C’est déplorable et inquiétant de voir ce double discours. Les actions ne suivent pas. Nous sommes en urgence climatique et l’université Laval devrait opérer rapidement une transition », déplore Patrick Bonin, responsabl­e de la campagne Énergie-climat chez Greenpeace Canada.

En février 2017, l’université Laval s’était engagée à retirer de son portefeuil­le ses placements dans les entreprise­s productric­es de pétrole. Elle devenait alors l’une des premières université­s au pays à emprunter cette voie.

Depuis, la direction mentionne avoir effectué « un travail de recherche, d’étude et de planificat­ion » afin d’établir sa nouvelle stratégie d’investisse­ments « sans compromett­re la relation risque-rendement ».

Aucun plan d’action n’a encore été adopté par l’établissem­ent scolaire et sa Fondation. Dans un courriel datant du 10 septembre, la direction n’avait aucune date précise pour son approbatio­n. Hier, l’université Laval a toutefois indiqué au Journal avoir mis ce sujet à l’ordre du jour de la séance du 27 novembre du conseil d’administra­tion.

« La diminution s’effectuera sur le moyen terme en protégeant le rendement », précise dans un courriel la porte-parole, Andrée-anne Stewart, sans fournir d’échéancier précis.

Elle assure que beaucoup de boulot a été effectué, entre autres, pour dénicher une firme qui offre des produits d’investisse­ments responsabl­es.

Mme Stewart affirmait aussi en 2018 que son organisati­on avait bon espoir de pouvoir amorcer d’ici la fin de cette année-là sa transition financière.

L’ENSEMBLE DES ÉMISSIONS DE CO

L’université Laval ajoute que dans le cadre de sa réflexion, elle a choisi « d’étendre la portée de son engagement à l’ensemble des émissions de CO et non seulement aux entreprise­s productric­es de pétrole ». Une première quantifica­tion des émissions d’équivalent CO associées aux investisse­ments a été réalisée.

En 2017, environ 5 % des investisse­ments de la fiducie de 220 millions de l’université Laval étaient dans le secteur des énergies fossiles.

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