Le Québec peine à compter ses fonctionnaires
Un an après son élection, le premier ministre François Legault est incapable d’établir précisément combien de gens travaillent pour le gouvernement, ce qui l’empêche de commencer à transférer 5000 emplois en régions comme promis.
Devant les membres de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) réunis en congrès à Québec, M. Legault a promis de tenir parole, en transférant d’ici 10 ans 5000 emplois gouvernementaux en régions.
« Quand quelqu’un prend sa retraite, bien son poste est ouvert en région, a résumé le premier ministre. On ne va pas demander à des individus de déménager: on va transférer des postes au même moment où il y a des prises de retraite volontaires. »
DONNÉES IMPRÉCISES
Il reste maintenant à savoir où et quand. Mais encore faut-il que l’état sache, de façon précise, combien il a d’employés à travers la province.
« C’est surprenant, mais on n’a pas toute cette information-là », a avoué le premier ministre, lors d’une mêlée de presse en marge d’un discours prononcé devant un parterre d’élus municipaux.
« Ce n’est pas évident, a expliqué M. Legault. Les chiffres qui existent, ce n’est pas dans toutes les régions. On est en train de faire l’inventaire, puis de demander à chacun des ministères : combien vous allez transférer de postes ? »
Le premier ministre ne s’en cache pas : « c’est assez spécial » qu’un gouvernement soit incapable de dire combien de gens travaillent pour lui.
« Je n’aurais jamais pu m’imaginer, moi, quand j’étais président d’air Transat, de ne pas savoir combien j’ai d’employés dans chaque région […], mais c’est ce qu’on vit. »
Le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, travaille toutefois à parfaire le décompte, après quoi suivra, « prochainement », un plan de transfert d’emplois en régions.
DU DÉJÀ-VU
Les caquistes ne sont pas les premiers à ignorer précisément combien de gens travaillent pour l’état.
Peu de temps après l’arrivée au pouvoir des libéraux en 2014, le président du Conseil du trésor d’alors, Martin Coiteux, s’était insurgé après avoir fait le même constat.
Il avait d’ailleurs fait adopter une loi visant à assurer un dénombrement fréquent des effectifs, mais elle ne permettait pas de dénombrer le nombre d’employés par région.
Grosso modo, « il y a 500 000 fonctionnaires actuellement », a estimé le premier ministre.
« Il y en a un certain nombre qui est à Québec, a-t-il ajouté. Il y en a du côté administratif, puis il y en a du côté des services. »