Le Journal de Quebec

Fin de l’histoire de SICO à Québec après 80 ans

L’usine de Beauport a officielle­ment fermé ses portes

- PIERRE-PAUL BIRON

Une page d’histoire de Québec s’est tournée de triste façon, hier, avec la fermeture définitive de l’usine SICO au terme d’une longue agonie de presque un an après l’annonce de la fermeture en novembre 2018.

Pour les employés rencontrés par Le Journal et leur syndicat, la dernière année aura été un long deuil de l’usine qui opérait à Beauport depuis plus de 80 ans. SICO avait été rachetée par le géant américain de la peinture PPG en 2012. Environ 70 employés y ont perdu leur emploi.

« Ça a comme été un service funèbre qu’on laisse étirer trop longtemps. Il faut que ça finisse un moment donné », confie un employé qui travaillai­t chez SICO depuis huit ans.

« ÇA M’ÉCOEURE »

Selon ce dernier, c’est le coeur gros que les employés qui restent voient cette page d’histoire se tourner. Surtout que les travailleu­rs québécois ont perdu leur gagnepain au profit de ceux de l’ontario, où sera déplacée la production.

Pour la présidente du Conseil central Québec/chaudière-appalaches de la CSN, qui représenta­it les travailleu­rs, la journée d’hier laisse aussi un goût amer.

Elle déplore que la tête d’une entreprise américaine décide encore du sort de gens d’ici.

« De voir une compagnie américaine mettre la main sur un fleuron québécois et prendre une décision d’actionnair­es à des kilomètres de chez nous, ça m’écoeure », confie Ann Gingras, précisant toutefois que les employés ont choisi eux-mêmes en assemblée de ne pas lutter contre la décision de PPG. « La page était tournée pour ces gens-là. »

PROGRAMME DE RECLASSEME­NT

Certains travailleu­rs qui avaient plus d’ancienneté partiront à la retraite alors qu’un programme de reclasseme­nt du gouverneme­nt a permis à d’autres de retourner aux études ou de se trouver un autre emploi.

« Avec le phénomène de pénurie [de main-d’oeuvre], beaucoup de personnes ont quitté avant la fin de la production de façon volontaire sans renoncer à leurs primes », explique Ann Gingras.

Fondée en 1937 par Marcel Deslaurier­s, SICO avait fait son chemin jusqu’à avoir un chiffre d’affaires atteignant les 300 M$ annuelleme­nt au début des années 2000.

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PHOTO PIERRE-PAUL BIRON La fermeture de l’usine SICO de Québec et celle de l’entrepôt de Longueuil avaient été annoncées l’an dernier, la production étant déplacée en Ontario.

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