Des antécédents qui pourraient lui coûter cher
Un homme qui a plaidé coupable à des gestes à caractère sexuel sur deux garçons dans les années 1980 disait avoir fait une longue thérapie pour soi-disant mieux vivre avec ses démons. La vérité, c’est qu’il voyait un psychologue depuis qu’il avait agressé quatre victimes de 1992 à 1998.
En mars dernier, Michel Goulet a reconnu sa culpabilité d’avoir agressé deux jeunes garçons au début des années 1980 alors qu’il était moniteur dans un camp d’été au lac Sept-îles.
THÉRAPIE VOLONTAIRE ?
Au moment de la détermination de sa peine, l’accusé avait fait valoir qu’il avait plaidé rapidement coupable notamment parce qu’il avait de l’empathie envers ses victimes et pour se libérer de son passé.
De plus, il avait fait valoir au juge qu’il avait fait une thérapie de son propre chef au début des années 2000 pour s’assurer de ne jamais faire d’autres victimes.
Le rapport présentenciel positif de Goulet avait incité le DPCP à demander une peine de 12 mois à purger dans la collectivité.
Sauf que la médiatisation de cette histoire a changé la donne quand une citoyenne a contacté différents médias pour dire que Goulet avait déjà été reconnu coupable de gestes à caractère sexuel sur quatre autres enfants de 1992 à 1998. Il avait reçu une sentence de 15 mois en 2000.
ANTÉCÉDENTS DISPARUS
Pourtant, aucune trace de ces accusations n’apparaissait dans les antécédents de Goulet. Il s’avère que l’accusé avait fait une demande de pardon pour les gestes posés dans les années 1990. Le DPCP se trouvait devant un dossier vierge jusqu’à ce que la GRC confirme le pardon et réactive le dossier.
Devant une telle situation, Me Laura Plamondon-dufour a demandé la réouverture de la preuve afin de déposer les antécédents de 2000.
La procureure a aussi demandé la confection d’un nouveau rapport présentenciel pour que les événements d’il y a 20 ans soient pris en compte.
Le juge Magnan a admis s’être questionné sur le pourquoi d’une aussi longue thérapie volontaire de la part de l’accusé à partir de 2000.
Le dépôt des antécédents judiciaires de l’accusé jusqu’à présent inconnus a permis au juge de comprendre que c’était en lien avec la condamnation de 2000.