Le Journal de Quebec

Un maire déchu se plaint à son tour de fuites

Accusé de corruption, Jean-marc Robitaille veut obtenir des documents amassés par le BEI

- JEAN-FRANÇOIS CLOUTIER

Après l’ancien organisate­ur libéral Marc-yvan Côté, c’est au tour de l’ancien maire de Terrebonne Jean-marc Robitaille de se plaindre de fuites d’informatio­n dans les médias à son sujet.

Les avocats de Robitaille, qui est accusé de corruption, ont déposé cet été une requête en vue d’obtenir la divulgatio­n de certains éléments de preuve.

Le maire déchu soupçonne l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC) d’être à l’origine de certaines fuites embarrassa­ntes pour lui dans les médias.

« Le dossier de [Jean-marc Robitaille] comme l’affaire Côté soulève des préoccupat­ions sérieuses quant au coulage d’informatio­ns dans les médias pour faire avancer des enquêtes, portant préjudice à des justiciabl­es en utilisant le salissage médiatique », allègue-t-il.

Robitaille veut avoir accès aux documents amassés par le Bureau des enquêtes indépendan­tes (BEI). Dans le cadre du projet Serment, le BEI se penche sur les fuites d’informatio­n et la manière dont les enquêtes étaient menées à L’UPAC.

À l’appui de sa requête, Robitaille cite les notes obtenues d’un agent d’infiltrati­on de la police. Ce dernier a fait deux appels téléphoniq­ues à l’ex-maire avant que des accusation­s soient portées contre lui.

DE L’ARGENT À CACHER

« Je vais lui expliquer qu’il a su cacher brillammen­t son argent. J’ai besoin de savoir comment il a fait, car j’ai de l’argent à cacher. En échange, je vais lui donner une autre informatio­n à l’effet que L’UPAC sait qu’il a fait d’autres voyages avec Jean Leroux et qu’il a menti aux journalist­es. Je pourrais donc l’aider à se préparer contre une campagne de salissage, car des photos existes [sic] », indiquent les notes de l’agent citées dans la requête. Peu de temps après ces appels, Robitaille dit avoir constaté que des photos compromett­antes pour lui avaient effectivem­ent été diffusées.

« [Jean-marc Robitaille] dispose d’éléments probants pour craindre que des fuites d’informatio­ns confidenti­elles ont été orchestrée­s », allègue la requête en citant des reportages de divers médias.

C’est aujourd’hui que la Cour suprême doit se prononcer au sujet de la protection des sources journalist­iques dans le cadre du litige qui oppose l’ex-ministre libéral Marc-yvan Côté à la journalist­e de Radio-canada Marie-maude Denis.

MENACE POUR LE PROCÈS

Côté, qui a été arrêté par L’UPAC en 2016 au même moment que l’ancienne vice-première ministre Nathalie Normandeau, veut connaître la ou les sources à l’origine de reportages à l’émission Enquête. Certains éléments de preuve diffusés dans les médias menacent l’équité de son procès, avait-il fait valoir, et constituen­t, selon lui, des fuites délibérées d’agents de l’état pour lui nuire.

Contacté par notre Bureau d’enquête, un avocat de Robitaille, Me Daniel Rock, a indiqué que la décision d’aujourd’hui pourrait avoir un impact sur les recours de l’ex-maire.

« On ne sait pas encore. On va voir ce qu’ils vont dire », a-t-il commenté.

 ??  ?? En janvier dernier, notre Bureau d’enquête publiait des images de l’ancien maire de Terrebonne sur le yacht de l’entreprene­ur Tony Accurso. Jean-marc Robitaille (au centre) allègue aujourd’hui qu’il s’agit de fuites orchestrée­s par la police pour lui nuire.
En janvier dernier, notre Bureau d’enquête publiait des images de l’ancien maire de Terrebonne sur le yacht de l’entreprene­ur Tony Accurso. Jean-marc Robitaille (au centre) allègue aujourd’hui qu’il s’agit de fuites orchestrée­s par la police pour lui nuire.

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