Le Journal de Quebec

Manger local pour réduire les pesticides ?

Les produits du terroir sont moins toxiques, dit Girard

- CHARLES LECAVALIER

Les Québécois qui souhaitent que l’usage des pesticides diminue n’ont qu’à manger local, affirme le député caquiste Éric Girard.

« La meilleure façon, c’est de manger des produits locaux, de chez nous », a indiqué M. Girard, qui siège à la commission parlementa­ire sur les pesticides, dont les audiences se terminaien­t hier.

Mardi, l’agronome et lanceur d’alerte Louis Robert faisait un témoignage-choc devant cette commission. Il dénonçait l’ingérence des lobbys, qui, selon lui, explique un usage superflu de ces produits toxiques.

Il estimait qu’il était possible en 5 ans de réduire l’épandage des pesticides de 40 %, à condition, entre autres, de sortir les lobbys de la recherche et en empêchant les agronomes qui prescriven­t des pesticides d’être rémunérés par l’industrie.

ENVOYER UN SIGNAL FORT

M. Girard tire toutefois d’autres conclusion­s. En mangeant local et en se procurant des produits du terroir, les consommate­urs québécois vont envoyer un signal fort, selon lui. « J’ai une famille. Mes enfants, mes petits-enfants et moi comme producteur, je veux manger des produits de qualité. […] Les Québécois nous le demandent. Nous, on est là pour répondre aux exigences », a-t-il dit.

« Plus on va acheter local, plus on va acheter des produits de proximité, c’est une belle façon de réduire l’utilisatio­n des pesticides », a estimé M. Girard.

REVOIR LE STATUT DES AGRONOMES

Son collègue caquiste Richard Campeau ne croit pas qu’il soit obligatoir­e de légiférer pour réduire l’usage des pesticides. Il reconnaît toutefois qu’il est nécessaire de revoir le statut des agronomes qui travaillen­t pour des détaillant­s de pesticide.

« Comme ingénieur, un ordre, c’est pour protéger le public. Un ingénieur qui a construit sa structure, on ne lui demanderai­t pas de la vérifier lui-même. Il y a un énorme problème », a-t-il dit.

« Comment on va s’arranger pour séparer les deux, ça ne me semble pas clair, mais il faut s’attaquer à ce problème. On a vu que c’était une des causes qui a fait un peu déraper l’utilisatio­n des pesticides », a dit M. Campeau.

C’est aussi l’opinion de l’union des producteur­s agricole, de passage à l’assemblée nationale. Son président, Marcel Groleau, demande par ailleurs au gouverneme­nt de hausser son budget destiné aux agriculteu­rs pour les soutenir dans une transition écologique.

Il veut également que l’état embauche davantage d’agronomes pour aider les agriculteu­rs qui vont vers le bio.

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