Le Journal de Quebec

La Maison-blanche aurait tenté d’étouffer l’affaire ukrainienn­e

Les accusation­s du lanceur d’alerte portées contre Donald Trump publiées hier

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WASHINGTON | (AFP) Le scandale qui secoue la Maison-blanche s’est fait encore plus retentissa­nt hier avec la publicatio­n des accusation­s d’un lanceur d’alerte, qui reproche à Donald Trump d’avoir « sollicité l’ingérence » de l’ukraine dans sa campagne de réélection et à son entourage d’avoir essayé de garder cette démarche secrète.

À quelque 400 jours du scrutin, le président américain est sous la menace d’une procédure de destitutio­n qui a peu de chances d’aboutir, mais représente la crise la plus aiguë de son mandat.

« C’est une honte », les démocrates se conduisent « comme des pirates », « il doit y avoir un moyen de les arrêter », a éructé le milliardai­re républicai­n, visiblemen­t touché par ce qu’il qualifie à la fois de « blague » et de « pire chasse aux sorcières de l’histoire des États-unis ».

« CHEF MAFIEUX »

De son côté, l’opposition l’a comparé à un « chef mafieux » et s’est emparée hier du document du lanceur d’alerte pour accuser la Maison-blanche d’avoir cherché à « étouffer » le scandale.

Celui-ci est né d’un appel téléphoniq­ue, il y a deux mois, entre Donald Trump et son homologue ukrainien. Lors de leur échange, le président américain a demandé à Volodymyr Zelensky d’enquêter sur l’ancien vice-président démocrate Joe Biden, bien placé pour l’affronter lors de la présidenti­elle de 2020.

La conversati­on a perturbé un mystérieux lanceur d’alerte, membre des services de renseignem­ent qui, début août, a transmis ses inquiétude­s à sa hiérarchie.

Le président « a utilisé les capacités de sa fonction pour solliciter l’ingérence d’un pays étranger dans l’élection de 2020 », dénonce-t-il dans ce document, rendu public après un bras de fer entre le Congrès et l’exécutif.

INTERVENTI­ON ?

Les avocats de la Maison-blanche sont ensuite « intervenus pour “verrouille­r” toutes les archives liées à l’appel téléphoniq­ue », ajoute-t-il. Pour lui, cela prouve que l’entourage du président « comprenait la gravité de ce qui s’était passé ».

Le lanceur d’alerte, dont l’identité n’a pas été révélée, précise ne pas avoir directemen­t assisté à l’appel, mais avoir échangé avec plus d’une demi-dizaine de responsabl­es « très perturbés » par l’échange. D’après le New York Times, il s’agit d’un homme, employé de la CIA qui fut un temps détaché à la Maison-blanche.

« Vous savez ce qu’on faisait au bon vieux temps [...]. Les espions et la trahison, on traitait ça un peu différemme­nt d’aujourd’hui... », a d’ailleurs glissé Donald Trump lors d’un échange privé, qui a fuité dans le Los Angeles Times.

400 MILLIONS $

Pour la présidente démocrate de la Chambre des représenta­nts, Nancy Pelosi, le lanceur d’alerte a mis au jour « une manoeuvre pour étouffer » l’affaire.

« Nous devons mener une enquête pour clarifier les faits », a poursuivi Mme Pelosi, qui a longtemps freiné l’aile gauche du parti démocrate désireuse d’entreprend­re une procédure de destitutio­n contre M.trump.

Mais, a-t-elle ajouté, « le mépris du président pour la Constituti­on est chaque jour plus évident ».

Quelques jours avant l’appel entre les deux dirigeants, Donald Trump avait d’ailleurs gelé près de 400 millions de dollars d’aide destinée à Kiev, qui ont finalement été débloqués début septembre.

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À son arrivée à la Maison-blanche, hier, Donald Trump semblait amer et affaibli, lui qui a boudé les journalist­es sur place.

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