Un étudiant tué dans les heurts en Indonésie
Quatrième journée de violentes manifestations
KENDARI | (AFP) Un étudiant de 21 ans a été tué en Indonésie hier, au quatrième jour d’une vague de manifestations à travers le pays de jeunes qui protestent contre des lois controversées, mettant le gouvernement en difficulté.
Cette vague de manifestations contre une réforme qui risque d’affaiblir l’agence de lutte contre la corruption, et une révision du Code pénal vue comme liberticide est la plus importante en Indonésie depuis le soulèvement ayant abouti à la chute du dictateur Suharto en 1998.
« Un étudiant blessé dans la foule » à Kendari, sur l’île de Célèbes, a confirmé la police. « Il a été emmené à l’hôpital et déclaré mort alors que les médecins tentaient de le sauver », a précisé Harry Golden Hart, porte-parole de la police du sud-est de l’île.
« Il a eu une blessure à la poitrine, mais je ne peux pas confirmer de quel type de blessure il s’agit », a ajouté le porte-parole, affirmant que les policiers ne disposaient ni de balles réelles ni de balles en caoutchouc.
Cette mort est la première confirmée par les autorités depuis le début d’une vague de protestations violentes cette semaine.
Des manifestations ont été organisées dans de nombreuses villes du pays, faisant des centaines de blessés. Amnistie internationale a appelé à l’ouverture d’une enquête sur « des violences policières de grande ampleur ».
SEXE HORS MARIAGE INTERDIT
Les députés indonésiens devaient voter cette semaine une révision draconienne du Code pénal, ce qui a déclenché un concert de protestations.
Des peines de prison sont notamment prévues dans le projet de loi pour les relations sexuelles hors mariage ou entre personnes du même sexe.
Les étudiants sont aussi en colère contre des mesures qui amputent les pouvoirs de l’agence de lutte contre la corruption (KPK), une institution respectée dans le pays qui n’hésite pas à enquêter au sein de l’exécutif.