Le Journal de Quebec

Les cadeaux et les miettes des conservate­urs

- JEAN-DENIS GARON jean-denis.garon@quebecorme­dia.com

Jusqu’à maintenant, les engagement­s économique­s des conservate­urs nous laissent une impression de déjà-vu.

Andrew Scheer ramène une à une les mesures inefficace­s de Stephen Harper.

CRÉDIT POUR LE SPORT

Parlons d’abord du crédit d’impôt sur le sport amateur. Les parents qui dépenseron­t jusqu’à 1000 $ par enfant se verront octroyer un crédit remboursab­le de 15 %.

Cette mesure avait été abolie. En échange, les libéraux ont bonifié les prestation­s pour enfants.

Ce crédit d’impôt était inefficace parce qu’il ratait sa cible. Il finissait dans les poches des familles dont les enfants étaient déjà inscrits à des activités.

Mais il ne ramenait pas de nouveaux enfants sur nos terrains de soccer et dans nos arénas. Son effet sur la santé des enfants canadiens était donc négligeabl­e.

Il était aussi inéquitabl­e et défavorisa­it les ménages plus pauvres. Comme il était versé avec le remboursem­ent d’impôt, autour du mois de juin, les parents moins fortunés ne le recevaient pas à temps pour payer les frais d’inscriptio­n au sport. Ils n’inscrivaie­nt donc pas leurs enfants.

TRANSPORT EN COMMUN

À quelques détails près, les conservate­urs veulent réintrodui­re le crédit d’impôt sur le transport en commun des années Harper. À l’achat de titres mensuels, ils vous promettent un crédit d’impôt de 15 %. Pour un usager de la STM, cela représente un maximum de 150 $ par an.

Or, plusieurs analystes avaient conclu que ce crédit d’impôt n’avait pas augmenté l’achalandag­e dans les transports en commun.

Le grand enjeu pour le transport en commun au Canada est sa fiabilité. Les gens le prendront davantage lorsqu’il sera plus rapide, plus fréquent. Lorsqu’il y aura moins de pannes de métro. C’est là que les gouverneme­nts doivent investir.

DES MIETTES POUR L’ÉLECTRICIT­É

Le chef conservate­ur parle aussi d’abolir la TPS sur nos factures résidentie­lles d’électricit­é.

Au prix qu’on paie notre énergie, cela représente des miettes. Pour une famille de quatre personnes vivant dans une maison de taille moyenne, on parle de 10 $ par mois. Pour un ménage plus pauvre vivant en appartemen­t, on peut parler de 6 $ par mois.

Cette mesure est aussi contre le bon sens élémentair­e. Elle subvention­nera les familles qui chauffent au gaz et au pétrole, des sources d’énergie sales et plus coûteuses, à une époque où tout le monde parle d’efficacité énergétiqu­e et de réduction des GES...

RÉDUIRE LES IMPÔTS

Finalement, les conservate­urs promettent de diminuer le taux d’imposition de la première tranche de revenu imposable. Il s’agit bel et bien d’une baisse d’impôt pour les familles moins aisées et pour la classe moyenne.

C’est tout un contraste avec Justin Trudeau qui, il y a quatre ans, appliquait une fausse « baisse d’impôt pour la classe moyenne » qui était maximale pour des contribuab­les gagnant plus de 100 000 $ par an.

On note finalement que le Parti conservate­ur n’a pas annoncé comment il allait réaliser sa promesse de ramener l’équilibre budgétaire en cinq ans. Le gouverneme­nt fédéral est toujours en déficit et, selon le directeur parlementa­ire du budget, les promesses de Scheer cumulent maintenant à plus de 8 milliards de dollars.

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