L’A220, encore trop cher
Une course contre la montre pour réduire les coûts
Même si Airbus n’a rien déboursé pour l’ancienne C Series de Bombardier, le géant européen a encore beaucoup de pain sur la planche pour rentabiliser le programme d’avions, maintenant connu sous le nom d’a220.
« L’A220 a vraiment besoin d’une accélération et d’un renforcement du programme de réduction des coûts pour le faire rentrer dans une zone de profitabilité qui permet d’investir à long terme », a laissé tomber hier le PDG d’airbus, Guillaume Faury.
Le dirigeant français était de passage à Montréal à l’occasion de l’assemblée triennale de l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et pour assister à une réunion du conseil d’administration de l’a220, où siègent également des représentants de Bombardier et de Québec.
Depuis l’été dernier, Airbus demande aux fournisseurs de l’a220 de baisser leurs prix d’au moins 20 %.
« On est toujours en train de les inciter à réduire les coûts, a lancé le PDG d’airbus Canada, Philippe Balducchi. Mais ils ont progressé. »
LE TEMPS FILE
M. Faury a noté qu’en général, un nouveau programme aéronautique en arrive à une « situation plus normale » après « les premières dizaines d’avions livrés ». Or, la C Series est entrée en service il y a plus de trois ans et 88 appareils ont été livrés jusqu’ici.
Airbus a pris le contrôle de la C Series il y a 15 mois. Comme l’avionneur s’est donné trois ans pour en réduire les coûts d’au moins 20 %, il lui reste désormais moins de deux ans pour atteindre sa cible.
Guillaume Faury a toutefois assuré qu’il n’y avait pas encore de retard sur l’échéancier. « L’équipe a fait en 15 mois ce qu’on espérait avoir fait au bout de 15 mois », a-t-il insisté.
La montée en cadence de la production à l’usine de Mirabel s’est traduite par plusieurs embauches. La main-d’oeuvre est passée d’un peu plus de 2000 personnes à environ 2700, a précisé M. Balducchi.
Airbus prévoit livrer 45 avions A220 cette année, contre 33 l’an dernier.