Le Journal de Quebec

Comment protéger ses avoirs en cas de maladie d’alzheimer ou d’inaptitude

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Que se passe-t-il avec votre argent et votre patrimoine si vous perdez vos facultés mentales en cas d’accident ou de maladie ? Il existe un moyen de les protéger.

Selon certaines sources, six Québécois sur dix n’auraient aucun mandat de protection s’ils perdent leurs facultés mentales, ce qui ouvre la porte toute grande aux abus.

Les récents travaux de la commission parlementa­ire sur le projet de loi 18 concernant la réforme du Curateur public ont illustré cette réalité.

ABUS

Dans une chronique publiée début août, je rappelais que 7,5 % des Canadiens aînés feraient l’objet d’abus et qu’il s’agit d’exploitati­on financière dans 2,6 % des cas, généraleme­nt par les enfants et petits-enfants. Des dizaines de milliers de Québécois seraient concernés.

Souvent, lorsque les familles se retrouvent dans une telle situation, elles doivent se lancer dans des démarches compliquée­s pour établir un régime de protection. Il faut impliquer un travailleu­r social, un notaire et même le tribunal, tenir des assemblées de parents ou de proches ; le Curateur public doit instaurer un conseil de tutelle... L’enfer.

Ailleurs, ce sont les personnes nommées mandataire­s qui confondent leurs responsabi­lités et qui pigent allègremen­t dans les fonds de la personne inapte, souvent pour les mauvaises raisons.

Tout le monde est à risque, pas juste les gens atteints d’alzheimer. Quelles sont les mesures préventive­s ?

PRÉVOIR

C’est d’autant plus grave que si, par exemple, votre conjoint perd ses facultés mentales, vous ne pourrez gérer ses affaires, payer ses factures, retirer son argent pour faire face aux urgences. Et c’est pire si vous êtes conjoint de fait ou si vous avez des enfants.

La solution est de rapidement établir un mandat de protection, un document qui identifie une ou plusieurs personnes de confiance (conjoint, enfant, ami, administra­teur profession­nel) pour s’occuper de vos affaires et de vos soins médicaux et soins de fin de vie, ou dons d’organes, en cas d’inaptitude ou de décès. Un mandat permet aussi de désigner un tuteur pour vos enfants.

Certains prévoient une protection additionne­lle contre fraudes et abus en inscrivant à leur mandat une reddition de compte annuelle pour leur mandataire, auprès de leurs proches.

Normalemen­t, c’est votre notaire qui rédigera votre mandat, qui en conservera une copie et qui le transmettr­a au Registre des mandats de la Chambre des notaires. Prévoir environ 300 $ pour un mandat individuel et 550 $ pour un couple. Vous pouvez toutefois le rédiger vous-même gratuiteme­nt (info Curateur public : curateur.gouv. qc.ca/cura/fr/outils/publicatio­ns/mon_ mandat.html). Assurez-vous d’avoir un témoin.

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