Le Journal de Quebec

Une comédie tendre et sensible

Vivre à 100 milles à l’heure a de quoi plaire à un très large public

- MAXIME DEMERS

Seize ans après la sortie de son magnifique Gaz Bar Blues, le cinéaste Louis Bélanger replonge dans ses souvenirs de jeunesse avec son nouveau film, Vivre à 100 milles à l’heure, une charmante comédie dramatique sur l’amitié et le passage de l’enfance à l’âge adulte.

Québec, milieu des années 1970. Le jeune Louis, 10 ans, qui vient de déménager à Charlesbou­rg avec sa famille, se lie d’amitié avec un voisin de son âge, Éric. Les deux garçons deviennent rapidement inséparabl­es et commencent à multiplier les mauvais coups.

Le temps passe, mais Louis et Éric ne perdent pas leur soif de sensations fortes. Bien au contraire. On les retrouve quelques années plus tard, alors qu’ils ont 14 ans et qu’ils décident avec leur nouvel ami Daniel de lancer leur propre commerce de vente de pot à l’école secondaire. Puis, comme les affaires vont bien, les trois copains se laisseront tenter par la vente de drogues dures, ce qui les entraînera progressiv­ement dans le petit monde du crime organisé.

LE CHARME OPÈRE

Trois ans après sa comédie noire Les mauvaises herbes, Louis Bélanger revient ici à un ton doux-amer qui se rapproche davantage de l’ambiance de son mémorable Gaz Bar Blues, dans lequel il rendait hommage à son père. Cette fois-ci, le cinéaste de 55 ans propose une comédie autobiogra­phique tendre et sensible qui séduit par son authentici­té. Un portrait de jeunesse juste et touchant.

En plus de faire revivre le Québec des années 1970 et 1980 sans trop tomber dans la nostalgie, Bélanger a effectué un travail remarquabl­e dans le choix et la direction de ses jeunes acteurs. Chacun des quatre personnage­s principaux est interprété par trois acteurs différents selon leur âge. Et la ressemblan­ce entre eux est souvent frappante.

Le charme opère, mais on notera tout de même quelques fausses notes. La narration qui sert de fil conducteur au film agace un peu par moments, tout comme certains dialogues qui sonnent faux. L’intrigue perd aussi de son efficacité dans la dernière partie du long métrage, alors que Bélanger semble avoir voulu dramatiser un peu trop son histoire.

Il reste que Vivre à 100 milles à l’heure, qui a remporté il y a quelques jours le prix Coup de coeur du public au Festival de cinéma de la ville de Québec, a tous les atouts pour plaire à un large public.

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PHOTO COURTOISIE LES FILMS OPALE Une scène de Vivre à 100 milles à l’heure, la nouvelle comédie dramatique du cinéaste Louis Bélanger.

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