Le Journal de Quebec

Une carrière tardive qu’elle ne regrette pas

- ALAIN BERGERON

Titulaire d’une maîtrise en sciences infirmière­s, Mélanie Myrand a mis du temps avant de se lancer à fond dans une carrière en course à pied.

« Je ne me considère pas encore une experte en marathon », tient-elle à préciser.

Il n’y a aucun regret en elle de ne pas avoir lancé sa carrière de coureuse plus tôt qu’à l’âge de 30 ans. Son horaire de travail de trois jours par semaine au CLSC de Saint-polycarpe, en Montérégie, lui procure de la latitude pour avaler des kilomètres d’entraîneme­nt. C’est beaucoup mieux que lorsqu’elle bossait la nuit aux soins intensifs à l’hôpital général de Montréal, souvent debout, dans des conditions pas toujours idéales pour reposer les jambes d’une marathonie­nne.

« J’aime l’équilibre de travailler en même temps que je peux m’entraîner. Tout le monde doit trouver son chemin, et moi, c’était celui-là. Je suis contente parce que j’ai un bon emploi, surtout quand on sait qu’il n’y a pas beaucoup d’argent à faire en course à pied. Je peux vivre ma passion pour la course à pied pendant que mon travail m’amène à soigner des gens. Et ça, c’est ma contributi­on à la société. »

ENCORE DU TEMPS

Mélanie Myrand s’imposera une rude commande au marathon des championna­ts du monde d’athlétisme, aujourd’hui. Son meilleur chrono à vie de 2 h 33 min 20 s la place au 43e rang parmi les 73 concurrent­es, dont celui souverain de 2 h 17 min 8 s de la Kényane Ruth Chepngetic­h.

Peu importe. Elle a encore le temps, croit-elle, pour progresser dans cette épreuve des plus sélectes.

« On apprend à chaque marathon. J’ai du travail à faire pour apprendre à faire une course plus constante et ça, ça prend des années. On peut faire seulement un ou deux marathons par année si on veut bien les faire. Et moi, selon les marathons que je choisis, je sais que la chaleur ou le temps froid ajoute des minutes. Il faut donc que je trouve la journée parfaite et demeurer en santé.

« Il y a des athlètes qui courent des marathons jusqu’à l’âge de 40 ans, alors il me reste quelques années. Il n’y a pas d’urgence. »

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