Le Journal de Quebec

DROUIN À FLEUR DE PEAU

Nick Suzuki et Cale Fleury se rapprochen­t d’un poste à Montréal

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

Un centre, un ailier gauche, un ailier droit ? Peu importe la position, Jonathan Drouin devrait tenir un rôle au sein de l’un des deux premiers trios de son équipe.

À l’aube de sa troisième saison à Montréal, Drouin a reçu un petit message de la part de Claude Julien. Il portait un chandail bourgogne à l’entraîneme­nt, une couleur réservée aux membres du troisième trio. Jesperi Kotkaniemi et Jordan Weal complétaie­nt cette unité en vue du dernier match préparatoi­re contre les Sénateurs d’ottawa.

On ne criera pas aux loups immédiatem­ent. C’était un simple entraîneme­nt dans les derniers jours du camp. Il y a toutefois une chose qui ne ment pas. À sa sortie de la glace, Drouin était de très mauvaise humeur devant les journalist­es. Il offrait des réponses très courtes, autant en français qu’en anglais.

Questionné sur son niveau de contrôle par rapport à son sort au sein de la formation, le numéro 92 a répliqué avec un seul mot. « Zéro », a-t-il dit sèchement. En quatre matchs préparatoi­res, Drouin a récolté une seule passe et il a terminé avec un dossier de -2. Julien et Marc Bergevin ont probableme­nt regardé les chiffres.

« J’ai un bon camp, a mentionné l’ancien du Lightning. Ce n’est pas juste à propos des points. Hier (mercredi), je me sentais mieux. Je m’en vais dans la bonne direction. »

D’UNE PLACE À L’AUTRE

À sa première saison avec le CH, Drouin a joué au centre. L’an dernier, il a principale­ment patiné à l’aile gauche aux côtés de Max Domi avant de sombrer dans une léthargie pour les dernières semaines de la saison.

Pour sa troisième année à Montréal, le Tricolore entendait lui offrir une nouvelle responsabi­lité, celle d’ailier droit. C’est à cette position qu’il a joué ses quatre premiers matchs préparatoi­res. Julien l’a trimballé d’un trio à l’autre. Il a ouvert le camp à la droite de Domi et Lehkonen. Il a joué son deuxième match en compagnie de Phillip Danault et de Tomas Tatar, son troisième match avec Domi et Tatar et son dernier avec Nick Suzuki et Charles Hudon.

« Cet été, nous avons eu des discussion­s avec lui, a raconté Marc Bergevin. Dom Ducharme, Jo (Joël Bouchard) et Claude lui ont parlé. Dom l’a coaché à Halifax et nous avons décidé de l’utiliser à droite. Un ailier peut jouer aux deux positions, comme Lehkonen le fait. Ça arrive plus souvent pour les gauchers, c’est plus rare pour les droitiers. »

Les expérience­s ne sont toutefois pas terminées. Pour le dernier match préparatoi­re contre les Sens, Drouin retournera visiblemen­t à l’aile gauche avec Kotkaniemi comme joueur de centre.

« Là, je suis de retour à gauche, a dit l’ailier de 24 ans. On peut arrêter de parler de l’aile droite. »

UN CAMP ORDINAIRE

Il y a deux discours différents. D’un côté, Drouin dit connaître un bon camp. De l’autre côté, le DG parle d’un camp décevant.

« Oui, je m’attends à plus, a répondu Bergevin au sujet de Drouin. Les entraîneur­s s’attendent aussi à plus. Encore là, c’est une période d’entraîneme­nt. C’est un camp de trois semaines. Mais il y a de l’améliorati­on pour Jo, c’est certain. »

« Il a eu de bons moments, mais en général, on s’attend à plus, a-t-il poursuivi. Il a du talent, plusieurs atouts. Il a connu une fin de saison difficile, il a eu un bon été. Le camp est le camp. Il n’est pas le seul qui n’est pas au bon niveau. On parle de Jo, vous me posez des questions sur lui, mais je peux nommer quelques joueurs qui ne sont pas au bon niveau et c’est pour ça que le camp existe. »

Mis au parfum des propos de son DG, Drouin avait la mèche courte.

« Ça fait trois ans que je le dis. Je n’ai pas besoin de Marc Bergevin ou de Claude pour placer de la pression sur moi-même pour performer. C’est à moi de faire ça. »

QUE DES RUMEURS…

À 24 ans, Drouin est encore dans la fleur de l’âge. Il est aussi le plus haut salarié chez les attaquants du CH à 5,5 millions. Il a un talent indéniable. Mais tôt ou tard, il devra trouver sa niche à Montréal et gagner la confiance de Julien. Sans quoi, il y aura toujours des bruits à son sujet.

Parlant de bruits, Elliotte Friedman, du réseau Sportsnet, a récemment écrit que le CH aimerait se départir d’un attaquant. Sans parler d’une informatio­n béton, il a proposé le nom de Drouin. C’était assez pour lancer une rumeur.

« Je ne sais pas d’où ça vient, a répondu Bergevin. Ces rumeurs viennent souvent de quelqu’un dans son sous-sol à Toronto. »

« Je n’en pense rien, a renchéri Drouin. Je vous (les journalist­es) laisserai écrire des tweets à ce sujet et en discuter. C’est votre travail, pas le mien. »

« JE N’AI PAS BESOIN DE MARC BERGEVIN OU DE CLAUDE POUR PLACER DE LA PRESSION SUR MOI-MÊME » – Jonathan Drouin

Il y aura une dernière audition avant les décisions finales. Marc Bergevin et Claude Julien attendront après la visite des Sénateurs d’ottawa avant de construire leur formation de 23 joueurs.

Au lendemain du sixième match préparatoi­re contre les Maple Leafs à Toronto, Julien a laissé de bons indices sur le portrait de l’équipe. À l’entraîneme­nt, il y avait deux jeunes joueurs avec le sourire en Nick Suzuki et Cale Fleury.

Utilisé au centre contre les Leafs, Suzuki a repris place à l’aile droite au sein d’un trio offensif avec Max Domi et Artturi Lehkonen.

« On s’approche du nombre final, a calmement rappelé Suzuki. J’espère rester aussi longtemps que possible. »

À moins d’une surprise, Suzuki remportera son pari d’ouvrir la saison avec le grand club. En conférence de presse, Bergevin avait de très bons mots pour son jeune attaquant de 20 ans.

« Quand tu regardes les jeunes, surtout comme Nick, tu dois regarder où il était l’an dernier au camp et où il est maintenant, a dit le DG. Il est à des années-lumière. Son parcours en séries en Ontario, où il a terminé au sommet des marqueurs, ça a amené son jeu à un autre niveau. Il s’est rendu là plus rapidement qu’on croyait. Il reste un autre match, mais il a très bien joué. »

FLEURY AVEC KULAK

À la ligne bleue, Fleury formait le troisième duo en compagnie de Brett Kulak. Mike Reilly et Christian Folin étaient les 7e et 8e défenseurs. Pour Fleury, il s’agit d’un très beau vote de confiance.

« Je ne suis pas surpris, a-t-il dit. J’ai travaillé pour ça tout l’été, et toute ma vie en fait. Mais je ne veux pas trop lire entre les lignes. Je dois y aller un jour à la fois. Je dois m’assurer d’être au mieux de mes capacités chaque fois sur la glace. »

Bergevin s’est montré plus prudent dans son analyse du jeu de Fleury.

« À Laval l’an dernier, Cale a eu un bon début, mais il a ralenti après Noël, a-t-il précisé. C’est le cas avec plusieurs pros de première année. Il a eu un bon été, il est arrivé en pleine forme. Il a bien joué et il a gagné le droit de jouer probableme­nt un autre match samedi. »

Pour prolonger son séjour à Montréal, Fleury devra absolument devancer Reilly et Folin dans l’évaluation de la direction. Âgé de 20 ans, il fêtera ses 21 ans au mois de novembre, il aura besoin de jouer sur une base régulière. Le CH ne le gardera pas dans un rôle de septième défenseur.

ALZNER ET PECA AU BALLOTTAGE

Le CH a inscrit les noms de cinq joueurs au ballottage : Karl Alzner, Xavier Ouellet, Matthew Peca, Dale Weise et Philip Varone.

S’ils ne sont pas réclamés, ils se rapportero­nt au camp du Rocket de Laval.

À un salaire de 4,625 millions $ sur le plafond salarial jusqu’à la fin de la saison 2021-2022, Alzner portera les couleurs du Rocket pour une deuxième saison d’affilée.

« Il va aller à Laval s’il n’est pas réclamé, a noté Bergevin. Je touche du bois, j’aimerais que tout le monde reste en santé en défense, mais ça n’arrivera pas. Quand je renvoie un joueur en bas, je dis que quand je vais appeler Joël Bouchard, il va m’envoyer celui qui peut nous aider tout de suite. Si son nom est mentionné, ce sera lui, sinon ce sera quelqu’un d’autre. »

Il reste maintenant 26 joueurs au camp, soit 15 attaquants, 8 défenseurs et 3 gardiens. D’ici mardi 17 h, Bergevin devra retrancher trois autres joueurs.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Cale Fleury (à gauche) et Nick Suzuki ont impression­né l’état major au camp d’entraîneme­nt du Canadien.

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