Le Journal de Quebec

Destitutio­n de Trump : nourrir la bête

- richard.martineau @quebecorme­dia.com

Ainsi, après avoir longtemps hésité, les démocrates ont décidé de passer à l’acte et de lancer une enquête afin de destituer Donald Trump.

Malheureus­ement pour eux, cette tentative visant à porter un coup fatal au président risque de leur péter en pleine face.

LE FESTIVAL TRUMP

En effet, Trump n’est pas un politicien comme les autres. Pour lui, « there’s no such thing as bad publicity ».

Ou, comme on dit en français : parlez-en en bien ou parlez-en en mal, mais parlez-en.

Vous parlez en bien de Trump ? C’est bon pour lui.

Vous parlez en mal de Trump ? C’est bon pour lui.

En fait, dès que vous prononcez le mot « Trump », quel que soit le contexte, Trump et ses supporters jubilent.

La meilleure chose que les démocrates pourraient faire est d’ignorer Donald Trump. De faire comme s’il n’existait pas.

Malheureus­ement, ils en sont incapables.

Les démocrates souffrent de « Trumpite » aiguës. Ils sont obsédés par Trump, obnubilés par lui, il les hante, les tourmente, les travaille, les envoûte, les dévore. Ils n’ont pas assez de 24 heures dans une journée pour le haïr, ils le voient partout, dans leur soupe, leur café, leur verre de lait.

Ouvrez CNN à toute heure du jour ou de la nuit, vous verrez, c’est « Trump », « Trump » « Trump » – « Trump a fait ci », « Trump a fait ça », une vraie maladie.

On dirait qu’ils sont encore sous le choc de leur défaite. Quoi ? Un inculte bronzé qui porte une casquette a battu l’ex-première dame des États-unis ?

Mais comment se fait-il, bon Dieu ?

Rappelez-vous comment Hillary Clinton, lors d’un gala LGBT organisé en son honneur, a appelé les Américains qui ont voté pour Donald Trump : « Un panier de déplorable­s, racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophob­es. À vous de choisir… »

On ne pouvait pas trouver un meilleur carburant pour les supporters de Trump. Ils ont sauté sur ces insultes comme Bill Clinton sur une stagiaire avec de gros seins.

UN COUP D’ÉTAT

La meilleure chose que les démocrates pourraient faire est de vendre leur programme, de l’expliquer aux Américains.

Que proposent-ils ? Quelle est leur vision du pays ?

Mais pour cela, ils devraient parler d’autre chose que de Donald Trump pendant quelques minutes.

Or, c’est impossible. Ils en sont incapables, c’est au-dessus de leurs forces.

Alors à défaut de pouvoir affronter Trump, ils ont tout bonnement essayé de le faire déclarer hors jeu.

Le hic est que 45,3 % des électeurs américains ont voté pour Trump. Pour eux, cette tentative de destitutio­n intentée par les démocrates n’est ni plus ni moins qu’un coup d’état.

Ils vont se battre bec et ongles jusqu’à la dernière minute pour défendre leur « homme ».

Vous imaginez si Trump était en effet destitué (chose qui est pratiqueme­nt impossible vu la mainmise des républicai­ns sur le Sénat) ?

Il régnerait aux États-unis un climat de guerre civile.

D’un côté, les supporters de Trump qui diabolisen­t les démocrates. De l’autre, les anti-trump forcenés qui passent leur temps à le démoniser.

Et entre les deux, presque rien. À peine 3 % d’indécis.

Ça va jouer dur…

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