Le Journal de Quebec

Les proches du président volent à son secours

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WASHINGTON | (AFP) Donald Trump est innocent alors que Joe Biden est coupable d’abus de pouvoir: c’est, en substance, le message martelé hier par les proches du président américain, menacé par une procédure de destitutio­n au Congrès, en tentant de renverser les rôles pour charger son adversaire démocrate.

« Ici, c’est le président le lanceur d’alerte », a ainsi estimé sur ABC News Stephen Miller, un des conseiller­s de M. Trump.

Depuis qu’un agent américain du renseignem­ent a signalé à sa hiérarchie que le président républicai­n avait « sollicité l’ingérence » de l’ukraine en demandant à son homologue Volodymyr Zelensky d’enquêter sur Joe Biden, son principal adversaire supposé pour l’élection présidenti­elle de 2020, démocrates et républicai­ns s’écharpent sur la fiabilité de ce lanceur d’alerte et se renvoient les accusation­s de corruption.

« La réalité est que si le président des États-unis n’avait pas demandé une enquête sur ça, il n’aurait pas fait son travail », a appuyé sur Fox News Rudy Giuliani, l’avocat personnel du milliardai­re new-yorkais qui mène la contre-enquête.

PRESSIONS ?

Les républicai­ns accusent en effet Joe Biden d’avoir fait pression pour obtenir la démission d’un procureur ukrainien qui enquêtait sur son fils Hunter, membre du conseil d’administra­tion d’un groupe gazier ukrainien et accusé de corruption.

Comme le vice-président de Barack Obama, l’union européenne ou encore le FMI demandaien­t le départ de ce procureur général, accusé de fermer les yeux sur les problèmes de corruption gangrenant le pays.

Un homme dont la crédibilit­é a été défendue hier par Rudy Giuliani, qui a lui-même demandé à Kiev d’enquêter sur Joe Biden.

« Est-ce qu’on a prouvé qu’il était corrompu ? », a demandé M. Giuliani, interrogé sur ABC News. « Si vous rencontrez ce gars, vous verrez qu’il n’est pas très bon en corruption parce qu’il est très pauvre », a-t-il estimé.

Selon le journalist­e de Fox News Chris Wallace, M. Giuliani a été aidé par deux avocats de Washington pour trouver des « dossiers » sur Joe Biden, « en toute discrétion », sans que les responsabl­es gouverneme­ntaux ne soient impliqués.

« EXTORSION » OU « COUP MONTÉ » ?

Les démocrates, par la bouche d’adam Schiff, président de la puissante commission du Renseignem­ent de la Chambre des représenta­nts, ont de nouveau dénoncé dimanche une « extorsion ».

Lors de son entretien téléphoniq­ue avec Volodymyr Zelensky, fin juillet, M. Trump a exercé selon eux une pression sur Kiev en liant implicitem­ent l’enquête sur Joe Biden au déblocage d’une aide financière américaine.

« Je n’ai aucun problème avec ce coup de fil », a assuré sur CBS le sénateur Lindsey Graham, proche de Donald Trump. « Il fallait que quelqu’un vérifie si Joe Biden avait illégaleme­nt fait virer le procureur » ukrainien, a-t-il ajouté, qualifiant cette affaire de « coup monté ».

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PHOTO AFP Le candidat présidenti­el démocrate Joe Biden en campagne à Las Vegas vendredi.
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Avocat

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