Le Journal de Quebec

La production de lait se maintient au Québec

- AMÉLIE ST-YVES

Les producteur­s laitiers québécois n’ont pas eu à réduire leur production, dix mois après la réforme du Guide alimentair­e canadien qui a fait disparaîtr­e la catégorie « lait et substituts ».

La consommati­on de produits laitiers se maintient en province, selon le président des Producteur­s de lait du Québec, Bruno Letendre.

« On a le lait de consommati­on, qui est en légère baisse, mais les autres produits sont en hausse », a-t-il indiqué.

La baisse en ce qui a trait au lait blanc est autour de 1 % depuis janvier, selon lui.

« C’est une tendance mondiale. Les gens le mangent plus qu’ils le boivent », a-t-il expliqué.

REFONTE

Santé Canada a présenté en janvier dernier sa grande refonte du Guide alimentair­e canadien, qui faisait notamment disparaîtr­e le groupe « lait et substituts ».

Les produits laitiers se retrouvent maintenant fondus à travers la catégorie « aliments protéinés », aux côtés de la viande et des légumineus­es.

Le nouveau guide a également fait disparaîtr­e la quantité minimale de produits laitiers à consommer.

Plusieurs producteur­s de lait avaient vivement critiqué les nouvelles orientatio­ns de Santé Canada cet hiver, et craignaien­t que cela ne fasse diminuer la consommati­on de produits laitiers.

Or si c’est le statu quo pour l’instant, M. Letendre croit qu’il est encore tôt pour déterminer officielle­ment si le nouveau guide aura des effets définitifs sur la consommati­on.

Au Québec, les quotas de lait sont ajustés à la demande et peuvent être modifiés en cours d’année.

MAUVAISE PRESSE

Le producteur Yvan Bastien de la ferme Géobastien à Sainte-anne-des-plaines, dans les Laurentide­s, n’a effectivem­ent pas subi de baisse. Il a toutefois le sentiment que le lait a plus mauvaise presse que par le passé.

Il précise que des citoyens ont notamment compris que les produits laitiers étaient mauvais pour la santé, une position qui n’a pourtant jamais été avancée par Santé Canada.

« [Le contrecoup] est plus moral qu’économique. Mais quand on voit que la demande est en hausse, on se dit que ce n’est pas la majorité des gens », a-t-il confié.

Le son de cloche est similaire chez Yves Lamy, de la ferme Jéméric, à Yamachiche, en Mauricie.

« Je n’ai pas encore ressenti d’impact. La demande est même en hausse », a-t-il mentionné.

Karine Moreau de la ferme Kajo à Coaticook, en Estrie, maintient aussi sa production.

« Les seuls contrecoup­s qui commencent à paraître, c’est les fromages de l’europe qui entrent à bas prix », a-t-elle souligné en faisant référence aux accords économique­s avec l’europe.

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