L’ex-numéro deux de la Ville de Montréal sera fixé aujourd’hui
L’ex-numéro deux de la Ville de Montréal saura aujourd’hui s’il devra subir un procès pour son rôle allégué dans un stratagème de contrats « arrangés » en retour de financement politique, de 2001 à 2009.
Frank Zampino, qui fut le bras droit de l’ancien maire Gérald Tremblay, se présentera au palais de justice de Montréal ce matin, alors que la juge Joëlle Roy se prononcera sur une requête en arrêt des procédures qu’il a présentée cet été.
L’ex-président du comité exécutif de la Ville espère être libéré des accusations de complot, de fraude et d’abus de confiance qui pèsent sur lui depuis son arrestation par l’unité permanente anticorruption (UPAC), il y a deux ans, dans le projet Fronde.
L’homme de 60 ans prétend qu’il a été la cible d’écoute électronique illégale lors de cette enquête.
Une première tentative de Zampino pour faire tomber ces accusations avait échoué au printemps. Il se disait être victime d’acharnement du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) et de L’UPAC, puisque cette nouvelle arrestation était survenue au moment où il subissait déjà un autre procès pour corruption dans l’affaire du Faubourg Contrecoeur.
Ce procès avait tourné en sa faveur en mai 2018 quand le juge Yvan Poulin l’avait acquitté de l’accusation d’avoir favorisé Les Constructions Frank Catania lors du processus d’appel d’offres pour ce projet immobilier entre 2005 et 2008.
QUE DES SUPPOSITIONS
Le juge avait sévèrement critiqué le travail de L’UPAC et du DPCP dans ce dossier, estimant que leur preuve était basée sur des « suppositions ». Zampino a ensuite tenté de faire rembourser ses frais d’avocats de 1,5 million $ par la Ville, mais en vain.
Si la juge Roy rejette sa requête, le procès lié aux 160 millions $ en contrats publics que Zampino aurait truqués avec cinq coaccusés devrait commencer dès aujourd’hui et pour une durée d’au moins deux mois.
Cette affaire avait alimenté la commission Charbonneau, alors que plusieurs témoins ont soutenu que les firmes avantagées par ce stratagème de collusion remettaient une ristourne de 3 % de la valeur des contrats, en argent comptant, pour financer le défunt parti Union Montréal.
Les autres accusés sont Robert Marcil, ex-directeur des travaux publics à la Ville de Montréal, Bernard Poulin, ex-président de la firme de génie-conseil Groupe SM, l’ex-vice-président du Groupe SM, Dany Moreau, l’ancien PDG de la firme CIMA +, Kazimierz Olechnowicz, et l’ex-vice-président de la firme Teknika HBA, Normand Brousseau.