Faire son deuil ENDANSANT
En choisissant le thème du cancer et la chanson Quand c’est ? de Stromae pour sa prestation lors de la seconde ronde des auditions de Révolution, hier soir à TVA, Yannice Ouellet savait qu’elle allait provoquer beaucoup d’émotions.
Le sujet s’est toutefois imposé de luimême auprès de la jeune Montréalaise de 24 ans.
« J’ai perdu ma mère d’un cancer, en février dernier, a-t-elle confié. J’ai choisi ce thème-là pour ma présentation, car c’était pour moi comme une thérapie d’utiliser ce sujet. Ça m’a permis de passer au travers de tout ça. »
Jean-marc Généreux a été touché droit au coeur.
« La musique est chargée d’émotion, le message est lourd, a raconté le maître, à la fin de sa performance, les larmes aux yeux. Tu t’es faite la porte-parole de la douleur que cette maladie inflige, et tu as mis du baume autour de beaucoup de gens. Tu m’as touché, merci. »
Si elle savait que le sujet était sensible, la danseuse ne pensait pas provoquer autant de larmes.
« Je m’attendais à des réactions émotives, mais c’était naturel pour moi d’utiliser ce thème, vu les circonstances. C’est arrivé tellement au même moment que j’avais juste ça à exprimer. C’est ce que j’avais besoin de travailler et d’exprimer autrement qu’en mots. »
INSPIRATION MASCULINE
Yannice est habituée à brasser la cage puisqu’elle pratique un style de danse, le krump, qui est principalement pratiqué par des gars.
« C’est un style très masculin par son intensité physique et mentale. C’est même assez rare de voir publiquement des femmes faire du krump, surtout à cause de l’énergie agressive. C’est aussi un style qui demande beaucoup d’intensité physique, de force, de dynamisme et d’explosion. Ça prend un entraînement assez rigoureux. »
Elle s’y consacre depuis près de 10 ans. « J’ai commencé par voir des gens danser, c’est vraiment une énergie spéciale par rapport aux autres styles urbains. L’intensité de cette danse est venue me chercher alors que je n’étais que spectatrice. Ensuite, c’était un défi pour moi d’être capable de me rendre aussi loin dans ce style ».
MESSAGE POSITIF
Yannice Ouellet, qui est aussi thérapeute en réadaptation physique, a décidé de participer à Révolution après avoir regardé la première saison.
« C’est une belle plateforme pour les danseurs du Québec. J’ai trouvé les gens très talentueux, l’an dernier, et je me suis dit ‘‘pourquoi ne pas y aller ?’’ »
Si elle souhaite se rendre le plus loin possible dans cette aventure, son but est surtout d’inspirer les gens.
« Je veux montrer que, malgré les pires circonstances que l’on peut vivre dans la vie, il y a toujours une façon de s’en sortir, que ce soit par une activité qui nous fait du bien, par des gens qui nous aident... Il y a toujours moyen de passer au travers des pires circonstances.»