Le Journal de Quebec

Joker, dangereux ? C’est une « joke »

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher@quebecorme­dia.com

Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai eu aussi hâte à la sortie d’un film. Depuis que je vois les bandes-annonces de Joker (qui sort le 4 octobre), je me trémousse d’impatience parce que ce film semble d’ores et déjà un chefd’oeuvre, et que Joaquin Phoenix est époustoufl­ant.

Mais avant même sa sortie, le film suscite une discussion complèteme­nt hystérique sur « laviolence-au-cinéma-qui-débouchesu­r-de-la-vraie-violence-dans-lavraie-vie ». Hé boy, il me semblait que ce dossier-là avaitit déjà été réglé.

DRÔLE DE CONTROVERS­E

Todd Phillips, le réalisateu­r (et scénariste) du film, est déjà tanné d’entendre les critiques qualifier son film de dangereux. Dans Joker, Joaquin Phhoenix incarne le perrson- nage ennemi de Batmanbatm­an, qui glisse dans une psychose et se met à tuer un nombre impression­nant d’individus.

Or, certains journalist­es qui ont vu le film (qui a remporté les honneurs à Venise après une ovation debout de huit minutes) s’inquiètent de la glorificat­ion de la violence.

Les détracteur­s affirment que ce film dresse un portrait trop réaliste d’un perdant qui devient violent et commet des tueries de masse.

Une critique du Time a dit que le personnage du Joker serait un porte-parole parfait pour les incels ». Elle faisait référence aux « célibatair­es involontai­res », un groupuscul­e de crinqués sur le net dont s’est inspiré le tueur de Toronto qui a attaqué des femmes avec un camion bélier.

Wooo, on se calme. Si on devait s’empêcher de créer des personnage­s violents ou dérangeant­s sous prétexte qu’un crackpot va le trouver cool et foncer dans une foule, on arrête tout de suite de faire des films. Ou alors, on ne fait que des mièvreries guimauves, consensuel­les, avec des petits personnage­s inoffensif­s qui gambadent dans la nature.

« Je ne pense pas que c’est la responsabi­lité du réalisateu­r de faire des cours de morale », a déclaré Joaquin Phoenix à l’associated Press. En effet, le rôle d’un réalisateu­r ou d’un auteur n’est pas de nous dire : « Voici le bien, voici le mal ». C’est à nous de départager le tout.

Le réalisateu­r Todd Phillips a déclaré à The Wrap : « Je pense que l’indignl’idignation est devenuee une marchandis­e. Ce qui m’épate danns la discussion auutour de ce f point l’extrême quel film, c’est à gauche sonne comme l’extrême droit qquand ça les aarrange. Ça m’a vrraiment ouvert les yeux ». Onn est rendu là. Des familles de victimes de la fusillade de 2012 à Aurora dans un cinéma ont demandé que le studio Warner Bros. fasse un don aux organismes d’aide aux victimes de violence. Le studio a répondu en rappelant qu’il donnait déjà... et que ce n’est pas son intention de présenter le tueur comme un héros.

Misère ! On est rendu là, en 2019 ? Le réalisateu­r excédé a dû rappeler à tout le monde : « C’est un personnage de fiction, dans un film de fiction » !

DEVINE QUI VIENT SOUPER

Sérieuseme­nt, est-ce que Le Silence des agneaux vous a donné envie de manger votre voisin parce qu’on y voit le cannibale Hannibal Lecter ?

Ceux qui capotent sur le film Joker avant même sa sortie, ceux qui pensent que le problème c’est le cinéma (alors que c’est l’accès aux armes), ceux-là sont vraiment… des clowns.

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