Le Journal de Quebec

La série Pour Sarah domine en France

L’adaptation du drame québécois rejoint les téléspecta­teurs

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

L’adaptation française de Pour Sarah récolte un beau succès critique et populaire outre-atlantique.

Diffusés jeudi, les deux premiers épisodes ont rallié 4 100 000 téléspecta­teurs, permettant à TF1 de terminer la soirée au sommet des cotes d’écoute, selon les données de Médiamétri­e. Et après avoir regardé la série, nous sommes prêts à parier qu’ils seront aussi nombreux cette semaine tellement le scénario est bien ficelé.

UNE RELECTURE

Hormis quelques scènes de nudité gratuite, cette relecture made in France du drame québécois est réussie. Elle demeure — en grande partie — fidèle au feuilleton original signé Michelle Allen ( L’échappée, Fugueuse) et présenté à TVA en 2015, lequel était inspiré d’une histoire vraie : celle de Justine Rozon, fille du producteur François Rozon, victime d’un accident de voiture alors qu’un jeune homme en état d’ébriété était au volant. Même idée de base, mêmes intrigues secondaire­s et mêmes personnage­s.

La version française présente toutefois quelques différence­s. La plus importante a trait au nombre d’épisodes. L’adaptation en compte moins : 6 au lieu de 10. Conséquenc­e : ça déboule vite. Très vite. Après 15 minutes, les pièces du jeu sont toutes placées. L’accident est chose du passé et l’enquête débute.

Parlant de l’enquête entourant les circonstan­ces du crash, elle prend davantage de place. Alors qu’au Québec, on pouvait qualifier Pour Sarah de drame familial, en France, on parle plutôt de suspense. Musique anxiogène appuyée incluse.

Autre changement notable, la policière qui tente d’éclaircir le mystère est également la mère de Lola, une amie de Sarah mêlée aux secrets. Ça ajoute du relief au scénario.

PETITS CHANGEMENT­S

Pour ce qui est du reste, il s’agit de détails mineurs. Cédric n’est plus un joueur de football gagnant d’une bourse d’études dans une université américaine, mais plutôt un surfeur qui s’apprête à partir pour l’australie. Et ainsi de suite.

Côté casting, c’est nickel, comme diraient nos cousins européens. Les jeunes stars Eden Ducourant (Sarah), Clément Rémiens (Cédric), Charlotte Levy (Manu) et Victor Le Blond (Gégé) s’avèrent particuliè­rement convaincan­tes. Mention spéciale à Aure Atika, qui incarne avec aplomb la gendarme chargée du dossier.

Les images du réalisateu­r Frédéric Berthe sont également magnifique­s, particuliè­rement les paysages : les montagnes aux sommets enneigés, la mer, les vagues, la forêt... TF1 a sorti son portefeuil­le et c’est apparent.

FRANÇOIS ROZON SATISFAIT

Joint au téléphone, le producteur québécois François Rozon s’avoue heureux du résultat.

« Ils ont fait une belle job, déclare le président d’encore Télévision. Dans l’ensemble, ils ont respecté notre version. Au début, j’avais peur qu’ils s’en éloignent trop. »

À quelques semaines du MIPCOM, ce grand marché annuel des contenus télé organisé à Cannes, le succès du Pour Sarah français pourrait aider la série à percer d’autres territoire­s.

« C’est sûr que c’est un plus, commente François Rozon. Ça fait jaser. Ça remet la série en vedette. »

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PHOTO FRANÇOIS ROELANTS/EFFERVESCE­NCE FICTION/VEMA PRODUCTION/TF1 Eden Ducourant et Clément Rémiens jouent dans Pour Sarah sur TF1.

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