2 M$ de plus pour couler le vieux traversier NM Apollo
Le rafiot datant de 1970 sera transformé en site de plongée sous-marine
Après avoir injecté plus de 3,5 M$ dans la mésaventure du NM Apollo, la Société des traversiers du Québec (STQ) allongera 2 M$ additionnels pour couler le navire dans le Saint-laurent dans le but d’en faire un récif artificiel.
Si tout se déroule comme prévu, le vieux rafiot datant de 1970, qui n’a servi qu’une vingtaine de jours après son achat en janvier dernier, sera coulé dans la baie de Godbout dès l’été prochain pour être transformé en site de plongée sous-marine.
Il s’agit d’un projet récréotouristique qu’une délégation de la Manicouagan, avec les maires de Godbout et de Baie-comeau, avait présenté à la STQ en juillet dernier.
Un avis d’intérêt visant à trouver un acquéreur avait d’abord été lancé, en avril. Le PDG de la société d’état, Stéphane Lafaut, disait alors avoir reçu « un paquet de soumissions de gens [...] intéressés à l’acheter ». Au final, seules deux offres, vraisemblablement insuffisantes, ont été officiellement déposées.
UN DON POUR LA RÉGION
L’autre possibilité aurait été d’envoyer l’apollo au recyclage, ce qui, dans le cas du NM Camille-marcoux – le prédécesseur du défectueux NM F.-A. Gauthier –, avait coûté 2,3 M$ en 2017.
« Après avoir évalué ses options, la STQ a choisi de répondre à l’appel de la communauté de la Côte-nord », a déclaré M. Lafaut, par voie de communiqué.
« Non seulement ce projet deviendra une nouvelle attraction pour de nombreux visiteurs, mais il permettra de conclure l’aventure de l’apollo sur une note positive », a-t-il fait valoir.
« Nous sommes emballés à l’idée de donner une seconde vie à ce navire et d’en faire un levier de développement économique et touristique », a indiqué de son côté le maire de Godbout, Jean-yves Bouffard.
MILLIONS POUR LA DÉCONTAMINATION
L’entente conclue avec la Société Apollo, une nouvelle organisation à but non lucratif, prévoit que le navire sera cédé pour un dollar. La STQ s’est aussi engagée à contribuer aux frais de préparation « jusqu’à hauteur de 2 M$ ».
Avant d’être immergé au fond de la baie et préalablement à l’obtention d’autorisations de Transports Canada et d’environnement Canada, le navire devra être décontaminé.
Les promoteurs soutiennent dans leur communiqué que le fait de couler l’apollo « aura un impact positif sur l’environnement en créant un nouvel habitat pour la faune et la flore aquatiques ».
Plusieurs projets similaires ont été réalisés en Colombie-britannique. Plus près de chez nous, le Nipigon, un ancien destroyer canadien, a été coulé en 2003 au large de Sainte-luce-sur-mer, près de Rimouski, pour en faire un récif artificiel.