Le Journal de Quebec

L’incompéten­ce crasse de L’UPAC

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

N’importe quel bozo qui a déjà regardé des séries policières à la télé, même des vieilles séries comme Mannix, Hawaï 5-0 ou Kojak, sait que les conversati­ons entre un prévenu et son avocat sont protégées par le sceau de la confidenti­alité.

Comme les conversati­ons entre un individu et son psy ou un individu et son prêtre.

C’est le b.a.-ba de la procédure policière.

Pas besoin d’être un génie pour comprendre ça.

Juste avoir vu un épisode des Enquêtes Jobidon.

Ils voudraient faire capoter les procès qu’ils ne s’y prendraien­t pas autrement…

ZAMPINO LIBRE COMME L’AIR

Or, à L’UPAC, on ne connaît pas ce principe. Jamais entendu parler. Hein ? On ne peut pas enregistre­r les conversati­ons entre un accusé et son avocat ?

Ben coudonc ! Tu parles d’une affaire, toi ! C’est bien pour dire ! J’en reviens pas !

Même si on a toutes les raisons de penser que le gars est coupable ? Ah ben… Ça parle au yâble ! C’est ainsi que Frank Zampino, ex-numéro 2 de la Ville de Montréal accusé de fraude, de complot et d’abus de confiance, a été acquitté de toutes les accusation­s qui pesaient sur lui.

Parce que pendant deux mois, les agents de L’UPAC qui enquêtaien­t sur Zampino ont écouté et enregistré ses conversati­ons avec son avocate !

Coudonc, c’est quoi, la formation des agents de L’UPAC ?

Ils regardent Police Academy 4, et on leur remet un badge ?

Qui leur montre à mener des enquêtes ? L’inspecteur Clouseau ?

NORMANDEAU LIBÉRÉE ?

Plus on en apprend sur L’UPAC, plus on se pince.

C’est ça, notre corps policier d’élite ? La crème de la crème ? Les super inspecteur­s chargés d’enquêter sur la corruption impliquant des politicien­s ?

Wow. Si j’étais un politicien véreux, je tremblerai­s dans mes culottes tout le long du trajet qui me mène à la banque…

Prochain chapitre de cette farce monumental­e : des poursuites contre L’UPAC et l’acquitteme­nt de Nathalie Normandeau. Regardez bien ça. On va dire que l’enquête qui a été menée sur sa personne était truffée d’erreurs…

On va s’excuser et on va la renvoyer chez elle.

Jean Charest n’a rien à craindre. Il peut dormir sur ses deux oreilles, personne ne va venir troubler sa quiétude.

Car à L’UPAC, on semble plus intéressé à trouver qui parle aux médias qu’à mener des enquêtes à terme.

Rappelons que c’est la deuxième fois que Frank Zampino est acquitté à cause d’une enquête bâclée.

La première fois, c’était pour l’affaire du Faubourg Contrecoeu­r.

Le juge avait dit que L’UPAC et les procureurs de la Couronne avaient monté leur preuve avec des « impression­s » et des « suppositio­ns ».

C’est à se demander s’ils ne font pas exprès pour faire capoter les procès…

FAILLITE

C’est le prochain gros dossier du gouverneme­nt Legault : faire le ménage dans nos corps policiers.

À côté de ça, la loi 21, c’était de la petite bière.

Car notre confiance dans le système de justice est au plus bas.

Quand ce n’est pas l’arrêt Jordan qui permet à des bandits de recouvrer leur liberté, ce sont des vices de procédure qui blanchisse­nt de présumés fraudeurs…

Qui sait ? Ça serait peut-être plus simple de démanteler L’UPAC au grand complet et de repartir l’unité d’enquête sous un autre nom.

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Frank Zampino
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