Le Journal de Quebec

Six enquêtes qui ont mal fini ou n’ont pas encore abouti

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PROJET MÂCHURER

L’ex-commissair­e Lafrenière a dit avoir lui-même déclenché en 2013 cette enquête de L’UPAC sur des allégation­s de financemen­t illégal au Parti libéral du Québec, qui touchait notamment l’ex-premier ministre Jean Charest et l’ancien argentier libéral Marc Bibeau. Six ans plus tard, après avoir notamment rencontré 300 témoins et mené plusieurs perquisiti­ons, aucune accusation n’a été déposée.

PROJET JUSTESSE

À partir de 2011, L’UPAC a enquêté sur des collecteur­s de fonds libéraux soupçonnés d’avoir touché des millions de dollars en commission­s secrètes lors de transactio­ns avec la Société immobilièr­e du Québec. Notre Bureau d’enquête révélait l’an dernier qu’entre 2016 et 2018, les policiers ont dû reporter au moins trois fois la date pour procéder aux arrestatio­ns prévues et qu’on attend toujours.

LES COMPTEURS D’EAU

Le projet Fronde, ayant mené aux accusation­s dont Frank Zampino a été libéré hier, devait aussi faire la lumière sur le scandale des compteurs d’eau à Montréal. Le plus gros contrat public de l’histoire de la Ville, d’une valeur de 355 millions $, a été annulé en 2009 par l’ex-maire Gérald Tremblay en raison de nombreuses irrégulari­tés. Ce volet de l’enquête de L’UPAC n’a abouti à aucune accusation criminelle.

PROJET CONTOUR

En mai, notre Bureau d’enquête révélait que L’UPAC avait enquêté durant cinq ans sur les ristournes que la mafia italienne touchait des firmes qui se partageaie­nt des contrats publics truqués à la Ville de Montréal. Tous se souviennen­t des images filmées au quartier général du clan Rizzuto par la Gendarmeri­e royale du Canada et diffusées à la commission Charbonnea­u où des entreprene­urs allaient verser aux mafiosi la ristourne de 2 % de la valeur du contrat obtenu, en liasses d’argent qu’ils cachaient dans leurs bas. Une dizaine de suspects ont été identifiés, mais personne n’a été accusé.

PROJET FAUFIL

C’était supposémen­t le procès « emblématiq­ue » qui devait constituer un « moment charnière » pour L’UPAC, selon ce que l’ex-commissair­e Lafrenière avait déclaré au journal Le Devoir. Forte de quatre ans d’enquête et d’une cinquantai­ne de témoins, L’UPAC devait démontrer que M. Zampino, l’entreprene­ur Paolo Catania et quatre autres accusés avaient magouillé dans le projet immobilier Faubourg Contrecoeu­r, entre 2005 et 2008. Mais le 2 mai 2018, le juge Yvan Poulin acquittait tous les accusés en rappelant à L’UPAC et au Directeur des poursuites criminelle­s et pénales qu’un verdict de culpabilit­é ne peut reposer seulement sur « des suppositio­ns » ou « des hypothèses ».

PROJET A

C’était le nom de code de l’opération lancée par l’ex-patron de L’UPAC Robert Lafrenière pour débusquer l’auteur de fuites médiatique­s sur des enquêtes de cette escouade, qu’il avait qualifié de « bandit ». Le député Guy Ouellette a été arrêté en octobre 2017, mais n’a jamais été accusé de quoi que ce soit. C’est maintenant lui qui réclame un demi-million de dollars à l’état pour atteinte à sa réputation en alléguant que L’UPAC l’a piégé par des méthodes illégales.

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