La CAQ a caché une « prime au vainqueur » dans son projet de loi sur le scrutin
Le gouvernement Legault a caché une « prime au vainqueur » dans son projet de loi sur la réforme du mode de scrutin, déplore Jean-pierre Charbonneau, qui y voit une manoeuvre partisane.
« On a découvert que le gouvernement s’est donné une prime au vainqueur. C’est plutôt difficile à avaler », a affirmé le président du Mouvement démocratie nouvelle (MDN), Jean-pierre Charbonneau, en entrevue avec Le Journal.
Le gouvernement Legault a déposé la semaine dernière son projet de loi qui transformerait la façon de tenir les élections au Québec. Cette pièce législative devait permettre une meilleure représentation du vote des électeurs québécois.
MOINS PROPORTIONNEL
Le système proposé par le gouvernement Legault crée deux types de circonscriptions : 80 comtés territoriaux, remportés par celui qui obtient le plus de votes, et 45 députés de régions. Les partis gagnent des sièges en fonction de la proportion des votes obtenus dans chacune des régions.
Normalement, une formation politique qui rafle toutes les circonscriptions territoriales devrait être pénalisée lors de l’attribution des sièges de régions. Cette manoeuvre est nécessaire si l’on veut corriger la « distorsion » entre les voix exprimées et les sièges obtenus. Elle ne le sera qu’à moitié.
« On a réalisé que le projet de loi précise que les sièges de régions sont attribués en tenant compte de seulement la moitié des circonscriptions déjà remportées. Personne n’avait jamais parlé de ça », a déploré M. Charbonneau.
FRUSTRÉS
Si l’on y ajoute le plancher de 10 % qu’un parti politique doit avoir pour obtenir des sièges de régions, le MDN estime que le projet de loi « a des visées partisanes » et « va à l’encontre du principe de refléter le plus possible la volonté populaire ».
M. Charbonneau espère que le gouvernement Legault acceptera de modifier son projet de loi pour le rendre plus proportionnel. « Bien des gens sont en colère et frustrés. Si on veut convaincre tous les partis politiques d’embarquer, il faut nous donner un peu de poigne », a-t-il plaidé.