Le Journal de Quebec

Un Québec conservate­ur ?

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com @mbockcote

Cela fait longtemps, mais le Parti conservate­ur a déjà brillé au Québec. En 1984 comme en 1988, avec Brian Mulroney, il a balayé le Québec.

Les Québécois ont gardé un excellent souvenir de lui. L’homme avait su tendre la main aux Québécois après la trahison constituti­onnelle des libéraux de 1981-1982.

Il avait même intégré des nationalis­tes dans son gouverneme­nt qui entendait réconcilie­r le Québec et le Canada.

MULRONEY

Mais les années Mulroney ne doivent pas nous faire oublier que globalemen­t, dans l’histoire du Canada, le Parti conservate­ur a eu de la difficulté à s’enraciner durablemen­t au Québec. Longtemps, c’était le « parti des Anglais ». Et c’est encore un peu vrai.

Sous Stephen Harper, les conservate­urs ont ainsi cherché à revalorise­r les symboles de la monarchie. C’était une manière de rappeler les racines britanniqu­es du Canada. Encore aujourd’hui, les conservate­urs demeurent enracinés au Canada anglais, et plus particuliè­rement dans l’ouest. On le voit dans leur politique pétrolière.

Le Parti conservate­ur peut-il parler aux Québécois ? Il essaie. Par exemple, en disant qu’il respectera la décision du Québec en matière de laïcité, et en laissant croire qu’il envisage favorablem­ent ses revendicat­ions autonomist­es.

Les conservate­urs ne sont certaineme­nt pas aussi centralisa­teurs que les libéraux, et ne versent pas dans une vision fanatique du multicultu­ralisme. C’est déjà ça. Comme on dit chez nous, les conservate­urs sont « parlables ».

SYMBOLIQUE

Mais leur discours demeure timoré, comme s’ils voulaient éviter de provoquer le Canada anglais. Ils auraient pourtant pu miser sur une stratégie nationalis­te en adaptant la méthode Mulroney à notre époque.

Ils ne l’ont pas vraiment fait au-delà de quelques gestes symbolique­s mineurs. Conséquenc­e de cela : au Québec, sans être réduits à l’insignifia­nce, ils ne décollent pas vraiment. Ils paient le prix de leur pusillanim­ité.

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