Le Journal de Quebec

Le rapport sera pris au sérieux

Des politicien­s promettent d’agir à la suite de la commission sur les Autochtone­s

- ÉMÉLIE RIVARD-BOUDREAU

VAL-D’OR | Les 142 recommanda­tions du rapport accablant de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtone­s et certains services publics seront prises au sérieux, a affirmé hier le gouverneme­nt Legault. Ce que souhaitent fortement les Premières Nations du Québec.

« Discrimina­tion systémique », « droits bafoués », « dignité spoliée ». Le commissair­e Jacques Viens ne mâche pas ses mots pour décrire le sort que l’état réserve aux Autochtone­s dans son rapport déposé hier à Val-d’or.

« En dépit de certains efforts d’adaptation et d’une volonté manifeste de favoriser une égalité des chances, de nombreuses lois, normes, politiques, pratiques institutio­nnelles en place sont des sources de discrimina­tion au point d’entacher sérieuseme­nt la qualité des services offerts aux Premières Nations », a déclaré l’ancien juge Viens.

Des mesures seront prises rapidement, ont assuré les trois ministres présents à la conférence de presse, soit Sylvie D’amours, responsabl­e des Affaires autochtone­s, Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, ainsi que Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.

« Je suis convaincue que ces recommanda­tions nous aiguillero­nt sur d’intéressan­tes pistes à suivre, entre autres, en matière de regroupeme­nt des ressources, en matière de création de corps de police régionaux », a fait part Mme Guilbault.

DEVOIR D’AGIR

« Il faut être en mesure de considérer ces recommanda­tions-là, de les rendre vivantes. On ne devrait pas se souvenir d’une commission comme celle de la commission de l’indifféren­ce, parce que l’indifféren­ce, c’est quelque chose qui empêche d’agir », a affirmé hier Édith Cloutier, directrice du Centre d’amitié autochtone de Val-d’or.

« Je pense que nous sommes à l’ère où il y a une certaine écoeuranti­te de toujours soumettre des rapports. J’ai vécu cette crainte-là pour ne pas que ça reste sur une tablette. Tout le monde est responsabl­e, non seulement le gouverneme­nt, mais vous, moi et tous ceux et celles qui nous écoutent », a insisté la présidente de Femmes autochtone­s du Québec, Viviane Michel.

Le 17 octobre, le gouverneme­nt Legault rencontrer­a différente­s communauté­s et organisati­ons autochtone­s pour prioriser les recommanda­tions à mettre en branle. D’ailleurs, demain, le premier ministre François Legault réagira à la première recommanda­tion du commissair­e qui demande au gouverneme­nt de présenter des excuses publiques aux membres des Premières Nations et aux Inuits du Québec.

« PLUS ENCORE QUE LEURS DROITS, C’EST LA DIGNITÉ DE MILLIERS DE GENS QUI A ÉTÉ AINSI SPOLIÉE. DANS UNE SOCIÉTÉ DÉVELOPPÉE COMME LA NÔTRE, CE CONSTAT EST TOUT SIMPLEMENT INACCEPTAB­LE » – Le commissair­e Jacques Viens

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, ÉMÉLIE RIVARD-BOUDREAU Viviane Michel, présidente de Femmes autochtone­s du Québec, discutait hier avec l’auteur du rapport, Jacques Viens.

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