Le Journal de Quebec

Hydro recule après avoir voulu embaucher son propre « journalist­e »

- VINCENT LARIN

Hydro-québec fait son mea culpa et a décidé de reculer, hier, après avoir publié une offre d’emploi visant à embaucher un « journalist­e ».

Cette mise au point survient après une sortie musclée du président de la Fédération profession­nelle des journalist­es du Québec (FPJQ), Stéphane Giroux, qui jugeait inacceptab­le l’utilisatio­n du terme « journalist­e » pour désigner un employé de la société d’état.

Hydro-québec avait récemment mis en ligne sur son site internet une offre d’emploi pour deux producteur­s de contenus, dont un « journalist­e » et un « vidéaste ».

DANGEREUX MÉLANGE

« C’est ahurissant. Si je n’étais pas assis, je tomberais par terre », a déclaré Stéphane Giroux, en entrevue avec l’agence QMI.

« Le rôle d’un journalist­e c’est de servir l’intérêt public. À partir du moment où il sert le corporatif, on parle de gens de communicat­ions, de relations publiques, de propagandi­stes, mais pas de journalist­es », a-t-il ajouté.

« Hydro-québec est à la recherche de deux crinqués pour un nouveau projet de création de contenus : un ou une journalist­e et un ou une vidéaste. L’idée, c’est de présenter des solutions aux enjeux environnem­entaux, mais différemme­nt : en créant du contenu vidéo pertinent, divertissa­nt et original que les gens auront (vraiment) envie de regarder », pouvait-on lire sur le site internet d’hydroQuébe­c avant que l’annonce ne soit modifiée.

Pour le président de la FPJQ, Stéphane Giroux, il s’agissait d’un dangereux mélange des genres. Si le terme de « journalist­e » n’est pas un terme protégé au Québec, c’est la première fois qu’une société d’état l’utilise pour désigner un poste de relationni­ste, selon lui.

Stéphane Giroux se questionne toutefois sur les motivation­s d’hydro-québec au moment où les entreprise­s médiatique­s du Québec connaissen­t une crise sans précédent liée à la perte de leurs revenus publicitai­res.

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